Sur le chemin de 2017, une nouvelle embûche pour Nicolas Sarkozy nommée Jean-François Copé

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Jean-François Copé lors du Conseil national des Républicains à Paris le 13 février 2016.

 
Alors que Nicolas Sarkozy se flatte de vouloir rassembler sa famille politique (et, au-delà, la droite toute entière), celle-ci ne cesse de multiplier les embûches sur son chemin. La dernière en date se nomme Jean-François Copé. Le député-maire de Meaux a décidé de sortir du silence médiatique qu’il observait depuis son implication judiciaire dans l’affaire Bygmalion, pour annoncer sa candidature à la primaire de la droite et du centre prévue au mois de novembre.
 
C’est sur le plateau de France 2, à l’occasion du journal télévisé, et alors même que Nicolas Sarkozy participait à celui de TF1, que Jean-François Copé a annoncé dimanche soir sa candidature à cette primaire.
 

Jean-François Copé sur le chemin de 2017

 
« Je serai candidat à cette élection parce qu’après dix-huit mois de silence, des années et des années d’engagement, j’ai écrit un livre [Le Sursaut français] qui raconte le projet que je veux proposer aux Français », a lancé l’ancien patron de l’UMP. La formulation est curieuse. Copé ne serait-il candidat que dans l’espoir de faire un succès de librairie ? Sur ce point-là, on peut le détromper tout de suite. Tous ses rivaux ont fait de même, et, manifestement, les Français ne sont pas passionnés…
 
Mais, décidément, le Copé 2016 a une curieuse façon de s’expliquer. « Je crois que je suis prêt, poursuit-il en effet, et je trouvais très hypocrite de retarder inutilement alors même qu’est arrivée la décision des juges sur cette triste affaire Bygmalion dans laquelle je n’ai cessé de dire mon innocence. (…) Ça a été une épée de Damoclès qui a disparu. » Hypocrite pour qui ? Croit-il vraiment que tout le monde vivait dans l’attente de cette annonce ?
 
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas encore cette fois que la droite et le centre vont avoir un candidat à la primaire brillant par son originalité. Jean-François Copé, qui assure n’être animé par aucun esprit de vengeance – « ça n’aurait aucun sens… », affirme-t-il – explique que, « une primaire, ça n’est pas un match entre un homme et un autre homme ». A six désormais, cela ne risque effectivement pas.
 
Quant à sa ligne de conduite, il déclare : « Mes adversaires, c’est le Parti socialiste, c’est le Front national. »
 
Ouf ! Enfin Copé vint !
 

Nouvelle embûche pour Nicolas Sarkozy

 
Sixième candidat déclaré donc à l’investiture présidentielle à droite pour 2017, on ne sait trop ce que l’ancien président de l’UMP recherche. Battre Alain Juppé dans les sondages ? Ou Nicolas Sarkozy dans l’esprit des sympathisants Républicains ?
 
En attendant, on a effectivement l’impression que l’adversaire de la primaire, c’est bien Nicolas Sarkozy, et que chacun des cinq autres candidats va tâcher de lui rogner un minimum de points. S’ils y parviennent, il semble à première vue que ce ne peut être qu’au profit d’Alain Juppé. Est-ce suffisant pour supposer qu’il y a entente de ce dernier avec les quatre autres ? Ou l’orgueil politique suffit-il à justifier des candidatures dont le résultat est connu d’avance ?
 
Quoi qu’il en soit, ce club des cinq – et leurs proches – accuse le seul Nicolas Sarkozy d’être le diviseur. Parmi les dernières estocades portées contre l’ancien président de la République, celle de Jean-Pierre Raffarin. L’ancien premier ministre est désormais l’homme-lige déclaré d’Alain Juppé, et reproche à Sarkozy une « stratégie du clivage ».
 
« Si on est déchirés au premier tour, comment on va arriver au quatrième ? Faisons en sorte que les primaires ne soient pas un processus d’exclusion », a lancé à son adresse l’actuel sénateur de la Vienne.
 
A quoi Sarkozy a répondu, lors de son discours de clôture du Conseil national des Républicains : « J’ai compris, je m’étais aperçu qu’il y avait quatre tours. (…) Au premier tour tu rassembles tes amis, au deuxième tu rassembles ta famille, au troisième tu rassembles tous les Français de la droite et du centre, au quatrième tu rassembles tout le monde ! »
 
Qui vivra verra ! Ce qui est sûr, c’est que les prochains mois risquent fort d’être animés.
 

François le Luc