2017 : François Hollande et Nicolas Sarkozy dans le collimateur

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La course à l’Elysée suscite convoitises… et disgrâces.

 
A un an de l’élection présidentielle de 2017, on constate une évolution de la fonction, ou du moins de sa perception. Jusqu’ici, avoir été président était un avantage certain pour se présenter à la magistrature suprême, et plusieurs de nos présidents de la Ve République ont pu ainsi se représenter, voire accomplir une deuxième mandat. Ce n’est manifestement pas le cas pour François Hollande et Nicolas Sarkozy qui se retrouvent, depuis quelques temps, dans le collimateur des Français. Et même de leurs proches.
 
Il n’est évidemment pas question de Giscard ou Chirac. Mais ni Hollande, ni Sarkozy ne sont actuellement dans les bonnes grâces des électeurs. Une campagne médiatique active, et qui déborde largement le cadre de la presse, souligne non seulement leur peu de chances de parvenir au second tour de la présidentielle, mais plus encore le risque qu’ils ne soient pas choisis comme candidat. Que ce soit à droite, que ce soit à gauche, on leur bat froid. Si bien que d’aucuns envisagent que l’un et l’autre renonce à se présenter en définitive.
 

François Hollande et Nicolas Sarkozy dans le collimateur de leurs proches

 
A gauche, c’est François Hollande qui serait éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle, et ce, quel que soit le candidat des Républicains, selon un sondage TNS Sofres-OnePoint diffusé dimanche. Ce qui d’emblée le place en plus mauvaise position encore que Nicolas Sarkozy.
 
Il faut dire que 71 % des Français souhaitent que le président sortant ne brigue pas de nouveau mandat. A gauche, les pourcentages, bien que moindres, sont presque plus expressifs, puisque 52 % des sympathisants de gauche et 40 % des sympathisants du Parti socialiste ne veulent pas de lui comme candidat.
 
En pratique, c’est Emmanuel Macron qui a les faveurs de nos compatriotes – devant le premier ministre Manuel Valls. Le ministre de l’Economie, dont l’ambition est cependant manifeste, n’en continue pas moins d’affirmer croire en François Hollande. Non seulement pour mener les socialistes à la bataille, mais même à la victoire.
 

Macron et 2017

 
Il y a pourtant des conditions. Dans un entretien diffusé dimanche sur la BBC, Emmanuel Macron, qui affirme qu’il est trop tôt pour se prononcer sur l’offre politique en 2017, affirme à propos de l’actuel chef de l’Etat : « Je pense que s’il prend des décisions très courageuses, s’il explique ce qu’il fait, il pourrait certainement être en situation de gagner. »
 
Serait-ce une manière de se positionner lui-même ? « Un an avant, c’est impossible » de le dire, répond-il.
 
Ce qui est sûr, en attendant, c’est qu’il vient de damer le pion à Manuel Valls.
 
A droite, Nicolas Sarkozy semble, lui aussi, dans l’impasse. Les sondages ne lui sont guère favorables. Et les candidats à la primaire, notamment parmi ses anciens ministres, à commencer par François Fillon, ne cessent de multiplier les critiques à son encontre.
 

La reconnaissance en politique

 
Au point que Brice Hortefeux, l’un de ses derniers fidèles, a dénoncé dimanche sur les ondes leur comportement, jugeant que la rupture qu’ils revendiquent ne les exempte pas de reconnaissance : « Je me demande si la vraie modernité, ce n’est pas la reconnaissance à l’égard de celui qui vous a nommé et avec qui on a travaillé en confiance. »
 
Il a de même critiqué Jean-Louis Debré et son ouvrage annonçant la fin du sarkozysme : « Je reconnais à Jean-Louis Debré une qualité (…), c’est celle de la fidélité à toute épreuve, quelles que soient les circonstances, à l’égard de Jacques Chirac. Pour le reste, ceci étant dit, il radote. (…) Ça fait vingt-cinq ans qu’on l’entend promener son antisarkozysme. »
 
En attendant, Nicolas Sarkozy ne s’est toujours pas prononcé sur son éventuelle candidature. Peut-être attend-il d’en savoir davantage sur les intentions de François Hollande qu’il serait sûr de battre…
 

François le Luc