La 6e, et plus grande extinction de masse depuis la disparition des dinosaures ? On se calme…

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« La terre va vers sa plus grande extinction de masse depuis celle des dinosaures » : toute la grande presse a répercuté cet avertissement lancé par des scientifiques qui évoquent carrément une « annihilation biologique ». Mais est-ce vrai ? En réalité, ces affirmations sur la « 6e extinction » méritent d’être tempérées, d’une part parce que leurs auteurs sont des « alarmistes » auto-proclamés, et de l’autre, parce qu’elles s’accompagnent souvent, à l’égard de l’espèce humaine, d’accusations dont rien ne justifie l’absolutisme.
 
Il ne s’agit pas ici de prétendre que l’homme n’a jamais poussé une espèce à l’extinction ou que sa responsabilité est inexistante. Il appartient justement à l’homme de « garder » la terre qui lui est confiée et de la faire fructifier. Mais c’est ce dernier point qui est finalement contesté par les fanatiques de l’environnement qui imputent tous les changements qu’ils jugent néfastes dans la nature à l’activité humaine.
 

La disparition des dinosaures ? La terre s’en est bien remise…

 
L’étude publiée par PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) affirme que des milliers d’espèces sont dans un état de « déclin précipité, signe qu’une ère d’extinction de masse irréversible est en cours », résume le New York Times. Elle accuse la perte de zones d’habitat qui affecte d’abord les populations de mammifères dont la diminution atteint jusqu’à 70 % selon les régions. On parle de la rapide disparition des éléphants : « Ils sont passés d’un million au temps de Jésus-Christ à 450.000 pendant les années 1940 à 20.000 aujourd’hui, soit 98 % en moins. » Quelle est la population optimale ? Comment compter les individus présents il y a 2.000 ans sur cette terre ? Voilà ce que l’on ne nous dit pas.
 
Tout cela aurait d’ailleurs davantage de poids si l’un des auteurs de l’étude n’était pas Paul Ehrlich, celui-là même qui annonçait, en 1969, une telle pénurie pour les années 1970 et 1980 en raison de la croissance de la population humaine que de nombreux pays – dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis – seraient touchés par une famine inédite, avec 65 millions de morts aux seuls Etats-Unis avant 1989 et une population qui serait réduite à 22,6 millions avant l’an 2000. (Pour mémoire, les Américains sont aujourd’hui 326 millions.) Ehrlich annonçait même carrément la disparition de l’Angleterre pour cette date.
 
Et il faudrait lui faire confiance lorsqu’il prédit, une nouvelle fois mais de manière encore plus dramatique, la fin de toute vie sur terre ?
 

Si la 6e extinction a commencé, il est déjà trop tard

 
Doug Erwin, du Smithsonian Institute, estime pour sa part que nous ne nous trouvons pas dans le cadre d’une extinction de masse – et que si c’était le cas, il ne servirait plus à rien de prendre des mesures pour l’empêcher par des programmes de « conservation biologique ». « Au moment où une extinction de masse commence, la terre est déjà finie », affirme-t-il.
 
D’autant que c’est dans la nature des choses : 99 % des espèces qui ont vécu sur cette planète ont déjà disparu.
 
Si des espèces sont menacées – et c’est incontestable – il s’agirait de trouver les vraies raisons, note pour sa part Selwyn Duke du New American. On attribue la situation à la surpopulation, à l’épuisement des ressources et au changement climatique. Si on se trompe sur les causes, on ne risque pas d’avoir prise sur la réalité…
 
La surpopulation est un mythe dans de nombreuses parties du globe : près de 100 nations n’assurent plus le remplacement de leur population et la population terrestre dans son ensemble devrait commencer à décliner dès 2070. Une paille, par rapport au temps de la nature.
 
Qu’en est-il du changement climatique ? S’il est vrai que de tels événements ont pu avoir un effet important sur la vie animale par le passé – c’est le cas des ères glaciaires – on n’a pas un seul exemple aujourd’hui d’une espèce qui aurait disparu en raison d’un réchauffement climatique anthropogénique. Là où la présence de l’homme joue, c’est dans le domaine de l’occupation du territoire et, dans une moindre mesure selon The New American, celui de la pollution (et ici, nous ne parlons pas, évidemment, du CO2).
 

La 6e extinction de masse, la faute de l’homme ?

 
On accuse également la volonté des populations des pays du tiers-monde de vouloir vivre à l’occidentale et de faire payer un lourd tribut aux espèces animales. La réalité ? The New American répond : « La plupart des disparitions de zones d’habitat et des espèces menacées se trouvent dans les pays du tiers-monde. En revanche, il y a aujourd’hui davantage de forêts aux Etats-Unis qu’il y a 100 ans – et même 380 % de plus de volume forestier qu’en 1920. Par conséquent, les animaux telles les ours, les cougars et les orignaux reviennent vers leurs anciens habitats du Nord-Est. »
 
La progression de la forêt est la conséquence directe, paradoxalement, de l’urbanisation : plus les hommes se regroupent dans les villes, moins il y a d’emprise sur les terres. Plus la rentabilité des terres agricoles augmente, moins il en faut pour nourrir la population. Tout cela a permis un certain « retour à la nature » de terres jusque-là exploitées ou habitées par l’homme.
 
« En outre, les peuples riches ont le souci et les moyens de prendre soin de l’environnement. Une famille du tiers-monde souffrant de la pénurie n’hésitera pas à brûler une parcelle de jungle pour assurer sa propre survie, ni à tuer un individu d’une espèce menacée pour nourrir ses enfants affamés. C’est le désespoir qui l’y pousse », écrit Duke.
 
Et de conclure : « Si ce phénomène économique occidental – associé à la création de richesses et à une consommation augmentée – a eu pour conséquence l’augmentation de la faune sauvage aux Etats-Unis, pourquoi n’aurait-il pas le même effet en Afrique ? Ce n’est pas que les gens du tiers-monde ne devraient pas vivre comme nous. La solution, c’est qu’ils vivent comme nous. »
 

Anne Dolhein