Le chiffre : – 87 %

87 ampleur réduction arrivées migrants Italie août 2016 2017 chiffre
 
Telle est l’ampleur de la réduction des arrivées de migrants en Italie entre août 2016 et août 2017. L’action du navire identitaire C Star, aussi méritoire soit-elle, ne saurait l’expliquer. Mais, devant le risque de guerre civile, le gouvernement italien a dû donner en partie satisfaction à la population de souche. Le ministre de l’intérieur, l’ancien communiste Marco Minniti a agi sur deux fronts : les ONG passeuses de migrants, qu’il a soumise à un code de bonne conduite ou fait arraisonner (affaire du Juventa), et les Libyens, avec qui il a négocié pour qu’ils stoppent le flux eux-mêmes à leur frontière méridionale. Il a expliqué sa méthode : « Dans la crise des migrants il y avait en Turquie un chef fort, peut-être trop, avec qui travailler, en Libye c’était le contraire ». Il a donc dû s’arranger avec la faillite de l’Etat libyen. « Ma conviction est que la frontière sud de la Libye est cruciale pour la frontière sud de l’Europe, c’est pourquoi nous sommes entrés en relation avec les tribus du Sahara méridional. Le problème est qu’elles se battaient entre elles et que la frontière était en conséquence une passoire. Nous avons eu 72 heures de négociation à mon bureau à Rome pour trouver une solution ». Sonnante et trébuchante. Et ça a marché. Mais il n’est pas convaincu que cela pourra « tenir ». Il faut plus d’argent. Quoi qu’il en soit, cela prouve deux choses. Que quand un gouvernement veut, il peut. Et que la guerre contre Kadhafi a ouvert une voie de passage aux migrants économiques africains. Une chose frappe en effet : il n’y a pas de Libyens dans les migrants qui viennent de Libye, pays en guerre.