Abderrahman Bouanane, islamiste marocain auteur de dix attaques dont deux mortelles à Turku, premiers crimes terroristes en Finlande, visait les femmes

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Abderrahman Bouanane, 23 ans, Marocain dont la demande d’asile en Finlande avait été rejetée, a comparu devant une cour d’assises mercredi pour « meurtre et tentatives dans le cadre d’une entreprise terroriste » après avoir attaqué à l’arme blanche dix personnes dont huit femmes à Turku (sud-ouest) le 18 août 2017. Deux femmes sont décédées des suites de leurs blessures. Il s’agit des premières attaques terroristes en Finlande, pays qui a réagi par une montée du parti identitaire « Les vrais Finlandais » (38 députés sur 200). L’islamiste Abderrahman Bouanane a affirmé devant la cour qu’il avait « déclaré la guerre aux femmes » et commis ses agressions « pour renforcer le royaume islamique ». Il a ajouté qu’il avait porté ses coups en raison des actions occidentales contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak, rapporte le grand quotidien finlandais Helsingin Sanomat.
 

Un Turc rencontré à la mosquée, inspirateur de l’islamiste marocain Abderrahman Bouanane

 
Abderrahman Bouanane a affirmé que ses agressions avaient été inspirées par un Turc basé en Ouzbékistan, lui aussi âgé de 23 ans et rencontré à la mosquée. Ce Turc, qui est visé par un mandat de recherche international, aurait dit à Abderrahman Bouanane que la Finlande devait être punie pour avoir déstabilisé la Syrie, l’accusant d’y avoir avait envoyé une centaine de militaires. La Finlande avait en fait envoyé une centaine de formateurs militaires en Irak depuis 2015. « Il m’a fourni les raisons pour lesquelles j’avais le droit de tuer des ‘’Fins’’ », a péroré Bouanane au début de l’audience. Ultérieurement, Bouanane a affirmé qu’il comptait aussi « renforcer le royaume islamique » en portant ses coups en direction principalement de femmes, implicitement considérées comme tentatrices et reproductrices.
 
L’accusé, qui est arrivé en Finlande en 2016 durant la grande vague migratoire favorisée par Angela Merkel en Allemagne, avait dit aux enquêteurs qu’à l’origine il avait eu l’intention d’attaquer un soldat. Puis il aurait changé ses plans, estimant qu’il avait aussi « le droit » de s’en prendre à des femmes civiles. « Mon objectif était de frapper des femmes, pas des hommes… J’étais en guerre contre les femmes », a-t-il dit. Les deux hommes victimes de Bouanane n’ont pas été visés directement par l’accusé, frappés alors qu’ils tentaient de défendre des femmes agressées par le Marocain. Parmi eux, Hassan Zubier, venu témoigner devant la cour en fauteuil roulant.
 

Abderrahman Bouanane a attaqué deux femmes Témoins de Jéhovah parce qu’elles lui souriaient

 
Abderrahman Bouanane a déclaré devant les juges qu’il avait d’abord voulu tuer deux femmes témoins de Jéhovah en train de faire du prosélytisme sur la voie publique dans le centre de Turku. L’une d’elle a été la première victime de l’attaque au couteau. L’accusé a dit qu’il l’avait choisie en raison de son activité chrétienne, ajoutant que son sourire « l’avait irrité » : « Elles m’ont harcelé sexuellement ; leur façon de me sourire m’a provoqué une forme d’émotion honteuse ». Il a ajouté qu’il avait « honnêtement ressenti une forme de contrôle à distance » et que l’idée « était de les attaquer jusqu’à ce que leurs têtes tombent ». Bouanane n’a mis fin à son carnage, qui a continué sur des personnes choisies au hasard, qu’après que la police accourue lui a tiré dans les jambes.
 

Crimes terroristes de Turku : la haine de la Finlande et des Finlandais

 
Le centre de détention Ylen de Turku a signalé qu’Abderrahman Bouanane avait dévasté sa cellule, lundi et mardi soir, cassant sa télévision et plusieurs meubles. Pendant son procès, il a passé son temps à rire, accablant ses victimes. Il a refusé d’obéir aux ordres du juge de s’asseoir, affirmant que « tout nouvel objet (qu’il) utiliserait le conduirait en enfer ». Dans son rapport d’expertise, le psychiatre Gustav Schulman a estimé que « la violence psychologique contre les victimes et la totalité du peuple finlandais » manifestée par Abderrahmane Bouanane tout au long de son procès était dans la droite ligne de ses agressions physiques.
 
Quelques jours après les agressions islamo-terroristes de Bouanane à Turku, la police finlandaise avait dû admettre qu’elle avait perdu la trace de milliers de demandeurs d’asile accourus dans le pays.
 

Matthieu Lenoir