Avoir des activités que l’on aime pour lutter contre la dépression : « l’activation comportementale »

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(Alexandre le bienheureux)

 
Des chercheurs de l’université d’Exeter ont constaté que l’activation comportementale, qui consiste à encourager les patients dépressifs à faire des activités qu’ils aiment dans le but de leur faire reprendre contact avec le monde qui les entoure, s’avère aussi efficace dans le traitement de la dépression que la thérapie cognitivo-comportementale (dans laquelle on enseigne aux patients à modifier leur manière de penser face aux situations négatives), et que sa mise en œuvre coûterait moins cher au NHS, le service de sécurité sociale britannique.
 
La mise en œuvre de cette thérapie « nouvelle » et faisant appel au simple bon sens coûterait environ 20 % de moins et demanderait moins d’entraînement aux thérapeutes. « Soigner la dépression efficacement à un moindre coût est une priorité globale, affirme le Pr David Richards, chercheur au National Institute for Health Research à l’Ecole de médecine de l’Université d’Exeter (…) C’est une perspective intéressante pour réduire les délais d’attente et améliorer l’accès à une thérapie de la dépression de bonne qualité et cela donne un espoir aux pays qui subissent l’impact de la dépression sur la santé des gens et sur l’économie. »
 

L’activation comportementale aussi efficace que les antidépresseurs, sans les effets secondaires

 
Environ 3 millions de Britanniques souffrent de dépression et, sans traitement sur la durée, quatre sur cinq d’entre eux font des rechutes. En 2015, près de 60 millions d’antidépresseurs ont été prescrits en Angleterre, près de deux fois plus qu’en 2004. Cependant, beaucoup d’entre eux engendrent de graves effets secondaires et peuvent même entraîner des pensées suicidaires. Par contraste, les études ont montré que les thérapies de la parole sont aussi efficaces que les antidépresseurs mais qu’un patient sur dix en attente de thérapie attend plus d’un an avant d’être pris en charge en raison du manque de thérapeutes du NHS, la sécurité sociale britannique.
 
Les thérapeutes de l’activation comportementale gagnent environ 10.000 livres de moins par an que les spécialistes de la thérapie cognitivo-comportementale ; le traitement coûte 260 livres de moins par patient. Pourtant, l’Institut national pour la santé et l’excellence des soins prétend qu’il n’y a pas assez de preuves pour recommander cette thérapie comme traitement de premier ordre et demande des enquêtes complémentaires sur ses bénéfices…
 

Avoir des activités que l’on aime pour diminuer les symptômes de la dépression

 
Le nouvel essai a concerné 440 patients dépressifs de Devon, Durham et Leeds, dont la moitié a bénéficié de la thérapie cognitivo-comportementale et l’autre de la thérapie d’activation comportementale. Il n’y a pas eu de différence de résultat entre ces groupes, chacun étant crédité de 50 % de baisse des symptômes dépressifs.
 
Pour le Pr Aitken, directeur de recherche et de développement au Devon partnership NHS Trust : « La recherche dans les thérapies psychologiques et la santé mentale est incroyablement importante et on cherche toujours des traitements et approches qui offrent aux gens de meilleurs résultats et, autant que possible, à moindre coût. » Un tel traitement contre la dépression est pour lui « vital si nos services veulent être à la hauteur face à une demande en augmentation et cela en vaut la peine financièrement ».
 
En fait de traitement, il s’agit simplement d’encourager les patients à faire ce qu’ils aiment : téléphoner à des amis, faire une promenade, tout en se levant plus tôt et en évitant les comportements négatifs comme le fait de traîner au lit, de boire ou de se droguer.
 

Patrick Neuville