Le groupe de réflexion Peterson Institute for International Economics (PIIE) tenait mardi une conférence intitulée « Une renégociation positive de l’ALENA » (Accord de libre-échange nord-américain, ou NAFTA selon le sigle anglais). Le but était d’encourager la mobilisation des « élites » du monde politique et du monde des affaires après d’autres événements du même acabit organisés par le PIIE et d’autres organisations de la nébuleuse du lobby mondialiste aux Etats-Unis, comme le Council on Foreign Relations (CFR), la Brookings Institution, et le Council of the Americas. Leur but commun est de pousser le président Donald Trump à renoncer à la sortie des Etats-Unis de l’ALENA promise au cours de sa campagne présidentielle. Et il faut dire que leurs chances de réussite sont plutôt bonnes, puisque les positions de Trump sur cette question sont désormais beaucoup moins claires.
 

Donald Trump ne parle plus de sortie mais de simple renégociation de l’ALENA

 
Le président Trump laisse entendre désormais qu’il pourrait renégocier cet accord de libre-échange. On craint que le résultat final puisse être aussi mauvais, voire pire, que ce qui existe déjà. Une inquiétude alimentée par la nomination par Donald Trump de mondialistes connus aux postes clés des Départements du commerce et des affaires étrangères.
 
Parmi les intervenants de la toute dernière conférence sur l’ALENA organisée par le PIIE, se trouvent des personnes qui se sont déjà distinguées dans le combat pour des accords de commerce régionaux comportant des clauses dangereuses pour les souverainetés nationales, sur le modèle de l’Union européenne, tels l’ALENA, l’Accord de libre-échange d’Amérique centrale, l’Accord de Partenariat transpacifique (TPP), le Traité de libre-échange transatlantique (TAFTA, ou TTIP), etc. La conférence du PIIE se déroulait sous la direction de Fred Bergsten, membre du CFR et de la Trilatérale, et les intervenants comprenaient d’autres membres d’organisations mondialistes, y compris de la Trilatérale et du groupe Bilderberg.
 

Le lobby mondialiste mobilisé pour une version « améliorée » de l’ALENA : le NAFTA 2.0

 
Or le PIIE est considéré comme l’un des groupes de réflexion les plus influents du monde, ses idées ayant plus d’une fois été réellement mises en œuvre. Il s’agit d’ailleurs en réalité d’une courroie de transmission du CFR relayant volonté d’instaurer une gouvernance mondiale. Les mêmes avaient vanté l’ALENA au moment de sa signature en 1994, et, déjà à cette époque, avaient trompé le grand public sur la marchandise. Ainsi, alors qu’ils annonçaient un accroissement du surplus commercial des Etats-Unis avec le Mexique grâce à l’ALENA, la balance commerciale américaine est en fait passée d’un solde positif de 1,66 milliard de dollars en 1993 à un solde négatif de 15,8 milliards de dollars en 1995 et de 53,8 milliards en 2014, vingt ans après la signature de l’accord.
 
Le plan des mondialistes américains aujourd’hui est de faire adopter une version 2.0 de l’ALENA avant les prochaines élections pour le Congrès en 2018.
 

Olivier Bault