American Nigthmare 2 : Anarchy (The Purge : Anarchy)
Cinéma  ♠

American Nigthmare 2
 
HORREUR  : Le titre américain disait bien ce qu’il veut dire : la purge, au sens médical, et dérivé politique, signifie en français ce qu’il signifie en anglais  : les historiens évoquent couramment les « purges staliniennes », sanglantes, ce qui est exactement le sens de « purge » de ces films, le premier comme ce second opus. Pour le public hexagonal, le distributeur a cru devoir transposer et expliciter en American Nightmare 2  : Anarchy (le cauchemar américain  : anarchie), qui n’exprime pas l’hyper-violence sanglante du film.
En quoi consiste la purge  ? Autorisation est donnée à la population de faire usage pendant toute une nuit d’armes à feu légères et d’explosifs de petite puissance. Le thème avait déjà été développé en un huis-clos dans le premier opus, cette fois on varie avec des scènes dynamiques d’extérieur. Techniquement, le spectateur, s’il n’est pas trop sensible, ne s’ennuie pas. Cela ne veut pas dire que le spectacle soit recommandable.
«  American Nightmare 2  », introduit une dimension utopique revendiquée dans un film d’horreur, très strictement régi par ses codes. Les amateurs du genre le trouveront modéré dans le grand guignol, mais il révulsera les âmes sensibles. Il met l’hyper-violence physique et psychologique au service d’un message pacifiste, assorti d’une opposition explicite à la peine de mort. Les scènes de combat sont tantôt réalistes, avec des progressions tactiques sous le feu de qualité, tantôt absurdes, affichant pour faire joli des tireurs par rafales disposés en ligne comme des grenadiers de Louis XIV. Le public visé doit donc apprécier à la fois les fusillades permanentes, les découpages à la machette, et le ton de prêcheur anarchiste pacifiste. Les victimes désignées ne se laissent pas massacrer ni ne fuient, elles résistent, ce qui se conçoit, mais complique le propos ; il y a comme un appel à la guérilla castriste, qui joue sur des discours ou des codes esthétiques cubains. Au-delà de la parabole, se manifeste une haine de l’Amérique blanche et chrétienne. Elle est présentée comme organisant délibérément, par sadisme, des massacres de masse de pauvres et de minorités ethniques  ; c’est du mauvais Marx adapté aux jeunes d’aujourd’hui, une volonté de diffuser une culture de résistance politique, sinon armée, parmi les pauvres et les gens de couleur aux Etats-Unis. Travers déjà observé dans le premier opus, à peine légèrement corrigé, le spectateur peut se douter qu’à partir de bistre un personnage est ordinairement positif, tandis que les blancs sont abominables, au mieux douteux ou ambigus.
« American Nightmare 2  » constitue un film curieux, qu’on peut analyser comme brûlot politique, mais qui ne procure aucune joie particulière au spectateur, combinant un fond détestable une forme très critiquable.