L’ambigüité d’Amoris Lætitia est voulue et apporte la confusion, selon l’évêque Tobin de Providence

Amoris Lætitia ambigüité Tobin
 
Né en 1948, Thomas J. Tobin fut nommé huitième évêque de Providence (Rhode Island) en 2005 par Jean-Paul II. Il est l’ordinaire du diocèse du plus petit État de l’Union mais où les catholiques sont majoritaires (60 % des 1,1 million d’habitants de l’État). On le considère, à juste titre, comme un évêque “orthodoxe” du point de vue de la morale catholique traditionnelle : opposé au “mariage” entre personnes de même sexe, défenseur de la vie de la conception à la mort naturelle, partisan de la non admission à la communion sacramentelle des élus catholiques soutenant le droit à l’avortement…
 
Sur sa page Facebook, il a mis en ligne le 8 juillet, un court post intitulé : « L’ambigüité intentionnelle d’Amoris Lætitia ». En voici la traduction.
 

Monseigneur Tobin : les gens peuvent faire à peu près tout ce qu’ils veulent…

 
« Après réflexion, il est devenu tout à fait clair que le document du pape François sur le mariage et la famille, Amoris Lætitia, est marqué par l’ambigüité et c’est, je le pense, intentionnel de la part du Saint-Père.
 
« Cela explique pourquoi, ces tout derniers jours, nous avons eu des interprétations très différentes sur ce document de la part de deux responsables de premier plan de l’Église : l’archevêque Charles Chaput de Philadelphie, et le cardinal Christoph Schönborn de Vienne. Et aussi de beaucoup d’autres commentateurs.
 
« La bonne nouvelle, c’est qu’en raison de cette ambigüité les gens peuvent faire à peu près tout ce qu’ils veulent. La mauvaise nouvelle, c’est qu’en raison de cette ambigüité les gens peuvent faire à peu près tout ce qu’ils veulent.
 
« Allez comprendre. »
 
C’est sévère mais est-ce vraiment injuste ?
 

Les ambigüités d’Amoris Lætitia : deux interprétations contradictoires et inconciliables

 
L’archevêque Chaput, qui fait partie de la commission des évêques étatsuniens chargée de l’application d’Amoris Lætita aux États-Unis, a précisé le 1er juillet dans les Directives pastorales qu’il a rédigées pour l’application d’Amoris Lætitia dans son diocèse que l’exhortation post synodale « doit être lue en continuité avec le grand trésor de sagesse transmis par les Pères et les Docteurs de l’Église, par les témoignages de la vie des saints, par les enseignements des Conciles et par les précédents documents magistériels ».
 
Pour sa part, le cardinal Schönborn, présenté, en quelque sorte, par le pape François comme “l’interprète officiel” d’Amoris Lætitia, vient de déclarer que l’exhortation apostolique « est un acte du magistère actualisant pour aujourd’hui l’enseignement de l’Église […] nous lisons maintenant les interventions magistérielles antérieures sur la famille dans la lumière de son apport. »
 
Pour le premier Amoris Lætitia doit se lire à la lumière de la tradition. Pour le second la tradition doit être lue à la lumière d’Amoris Lætitia.
 
Allez comprendre…
 

Adam Villiers