Pologne : Andrzej Duda croit que « l’accident » d’avion qui a coûté la vie à l’ex-président Lech Kaczynski, en avril 2010 était un attentat

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A peine élu, Andrzej Duda, élu nouveau président de la Pologne issu du parti Loi et Justice a soutenu un groupe d’experts polonais en désaccord avec les conclusions du rapport américano-russo-polonais sur les causes de l’accident d’avion qui a coûté la vie à son prédécesseur, alors que ce dernier se rendait avec 96 autres personnalités à Smolensk.  La tragique disparition de Lech Kaczynski remonte à avril 2010 lors de la rencontre programmée d’un comité de réconciliation russo-polonais visant à rendre hommage aux officiers polonais massacrés à Katyn par les forces soviétiques. D’aucuns diront que c’est une nouvelle thèse du complot. Mais les Polonais sont nombreux à croire à un attentat.
 
La Conférence de Smolensk dont la quatrième rencontre d’experts s’est tenue à Varsovie, samedi dernier, soutient que la destruction de l’avion ne peut être due qu’à l’explosion d’un engin à bord de l’appareil.
 

L’enquête sur l’accident d’avion où Lech Kaczynski a trouvé la mort va reprendre

 
La prise de position du nouveau président impliquera la reprise des investigations, cette fois sous la direction  du nouveau ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, homme issue de la droite polonaise et qui n’a pas l’habitude de mâcher ses mots, notamment en arguant du fait que Pologne et Russie sont en guerre depuis cet accident d’avion.
 
Les analystes russes peuvent s’inquiéter de cette nouvelle posture du gouvernement polonais, même si elle était prévisible. Le frère jumeau du défunt président, Jaroslaw Kaczynski, n’a jamais cessé de clamer que son frère avait été assassiné par les Russes.
 

Le nouveau président de la Pologne, Andrzej Duda, croit en la thèse de l’attentat

 
Ces derniers ont encore du souci à se faire avec les récentes déclarations du nouveau ministre des Affaires Étrangères, Witold Waszczykowski, selon lesquelles il n’hésiterait pas à traîner Moscou devant les tribunaux si ses experts continuaient à ralentir le processus de l’enquête.
 
Mais il faut préciser que ce changement d’attitude à la faveur de l’arrivée de la nouvelle équipe à la suite des élections qui ont offert une victoire sans précédent à la droite polonaise ne repose pas seulement sur la rhétorique, loin s’en faut. Certes, l’analyse des boîtes noires de l’avion présidentiel a révélé, selon les enquêteurs polonais qui l’ont annoncé en début d’année, des « tiers » n’avait cessé d’interférer avec l’équipage du vol et qu’un général polonais avait insisté pour que l’avion tente l’atterrissage à Smolensk malgré les mauvaises conditions. C’est ce que répète la presse russe. Mais la Conférence de Smolensk, elle, estime que seule l’existence d’une explosion à bord aurait pu expliquer le crash du Tupolev.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle