Malgré l’islam et malgré les morts : non, je ne suis pas Charlie…

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Violence absurde, ignoble, insupportable. Douze personnes sont mortes, onze sont blessées – quatre grièvement – après une attaque à la kalachnikov dans les locaux de Charlie-Hebdo, au moment où les journalistes et dessinateurs de l’hebdomadaire satirique tenaient leur conférence de rédaction, mercredi matin. Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Bernard Maris… Le journal est décapité. Des policiers sont morts aussi. Les tueurs ont revendiqué leur acte barbare au nom d’Allah. Ils criaient, en repartant selon un scénario parfaitement – professionnellement ? – préparé : « Nous avons vengé le Prophète ! » François Hollande, qui a qualifié l’acte de « terroriste », comme si la question se posait, n’a pourtant pas prononcé le mot d’islam. C’est le mot d’ordre officiel. L’islam n’y est pour rien. Or la guerre de guérilla dans laquelle la France est désormais plongée est bien menée par l’islam radical, soucieux de venger toute caricature – mais en fait, toute critique – qui serait faite de ses préceptes, de sa violence intrinsèque.
 
Il suffit de lire le Coran. De s’intéresser à l’histoire de l’islam, faite de conquêtes et de soumission. Soumission : c’est la nature de l’islam, son nom. En tuant de sang-froid, en tuant avec jouissance les ennemis du Prophète, les deux principaux suspects ont illustré par le sang et la mort les caricatures de Mahomet – bien timides à dire vrai – que Charlie-Hebdo a publiées en 2011. Ces caricatures et ces critiques qu’ils prétendaient dénoncer… Cet islam n’est pas à une incohérence près.
 

L’attentat contre Charlie-Hebdo , un révélateur

 
Philippe Val, ancien directeur de Charlie-Hebdo avant de migrer, tout naturellement, vers France-Inter, a qualifié le massacre d’« espèce de 11-septembre intellectuel ». Plus rien ne sera comme avant… On peut dire que c’est au nom de l’« unité nationale » que les autorités évitent de désigner l’islam. Mais ce qui relève à la fois de la peur, du relativisme forcené et d’une volonté de ne pas montrer du doigt chaque musulman présent en France comme un terroriste en puissance ne doit pas faire oublier la réalité de l’islam intégral.
 
Cet islam déteste l’Occident parce que pour lui l’Occident est chrétien : premier point. Mais il le déteste aussi pour sa décadence. C’est tout le paradoxe : nos pays se meurent spirituellement, humainement, démographiquement, mais l’islam radical pratique lui aussi l’amalgame en visant du même coup le christianisme et l’irreligion d’inspiration maçonnique. On pourra promouvoir tant qu’on voudra un « islam modéré », un islam soluble dans le relativisme maçonnique et obligatoire, on pourra même se servir de cet extrémisme sanglant pour le faire, cela ne servira à rien sans un redressement intellectuel et moral au service de la vérité.
 
La réalité qui a éclaté au grand jour avec l’abominable tuerie des journalistes de Charlie-Hebdo est celle d’une guerre intérieure. Les suspects de l’attaque à l’arme militaire sont nés en France, ils y ont grandi. C’est ici qu’ils ont appris à détester ce qu’elle représente ; et aussi le maniement des armes ; et la haine. Ils ont été les élèves des écoles de la République, ils ont subi leur décervelage, ils ont vécu dans un pays qui tue ses propres enfants et qui malgré cela ose rêver de paix et de solidarité. Ils y ont subi le matraquage de la « laïcité ». Mais la laïcité ne répond à rien, elle ne suffit pas, elle ne peut pas combler la soif d’éternité que chacun porte en soi, chrétien ou musulman. Ils en sont devenus homicides. On sait qui tente d’occuper le vide spirituel quand la vérité en est chassée. Au-delà du « deuil national » et des églises qui sonnent le glas en ce 8 janvier 2015, c’est de cela qu’il faut prendre la mesure.
 

L’islam et l’autocensure

 
L’autre réalité qu’on ne peut plus taire est celle de l’autocensure de médias face à l’islam. Philippe Val l’a exprimée mercredi sur France Inter : « Il ne faut plus jamais nier cette réalité… Il faut arrêter de dire des choses hypocrites parce qu’on a peur… On ne rend pas service aux musulmans en le faisant ; eux-mêmes ont de bonnes raisons d’avoir peur. » Oui, et d’autant plus que l’approbation qui a salué l’attentat de mercredi depuis bien des coins du globe montre que cette guerre intérieure et extérieure, au nom d’Allah, ressemble à toutes les entreprises totalitaires. Elle est le fait d’une minorité agissante et elle frappe les siens comme elle frappe l’ennemi désigné. Ou dans le cas de Charlie, auto-désigné, puisque l’hebdomadaire s’est autorisé bruyamment à briser un tabou.
 
Parce que tout journaliste ressent cette confraternité de métier qui malgré tout, dépasse les divergences et même les oppositions, on ne peut qu’être touché. La colère est là, bien plus que la peur. Ils ont été tués parce qu’ils dessinaient, parce qu’ils écrivaient. Les contester ? Oui ; et même cent fois oui en ce qui concerne l’équipe de Charlie. Ils ont été abattus comme des chiens de roumis, et c’est intolérable.
 

« Je suis Charlie » ? Pas moi !

 
Mais répéter avec tout le monde : « Je suis Charlie », ça, non !
 
Charlie-Hebdo osait parler contre l’islam. Il le faisait prudemment. Son propre avocat, Richard Malka, l’avouait en plaidant pour l’hebdomadaire, alors que des associations musulmanes réclamaient d’être traités comme les autres religions en France : « Vous réclamez aussi une égalité de traitement entre les reli¬gions. Mais regardez ! Le pape Jean-Paul II est mort, il y a quelque temps, nous avons fait un hors-série “Popeye a cassé sa pipe”.

Vous voulez une égalité de traitement ? Vraiment n’en demandez pas trop, on va vous l’accorder !

Tenez : une autre couverture, “Le pape va mieux, il a canonisé deux yaourts”.

Vous voulez vraiment une égalité de traitement  ? Comment pouvez-vous franchement nous soutenir cela ? Ce que je peux vous dire, c’est que, même à Charlie Hebdo, on n’oserait pas faire le dixième de cela à l’égard du prophète Mahomet. Personne dans ce pays n’oserait faire le dixième de cela à l’égard du Prophète Mahomet ! »

 
Contre les catholiques et les chrétiens, Charlie-Hebdo ose tout, au nom de la satire mais aussi d’un « droit au blasphème » qui est pour lui, comme pour les tribunaux, constitutif de la laïcité et condition de la démocratie. Il a voué les chrétiens aux lions, présenté le cardinal Vingt-Trois comme un pédophile, mais aussi Jésus-Christ, publié les dessins les plus orduriers. Les vitrines des kiosques parisiens en ce mois de janvier imposent à la vue de chacun un dessin de la Vierge Marie en posture obscène à la une du hors-série La véritable histoire du petit Jésus. Les multiples ripostes de l’AGRIF – poursuites civilisées, devant les tribunaux – n’ont obtenu aucune condamnation de ces atteintes au droit et au respect des chrétiens.
 

“Charlie-Hebdo” : anticatholique d’abord

 
Non : Philippe Val, toujours lui, assure que ses amis de Charlie étaient les plus « tendres » des hommes, qui ne cherchaient qu’à faire plaisir, qui jamais n’auraient incité à la haine contre quiconque. Il peut le dire en se fondant sur les relaxes successives. Mais cela suppose d’ériger la liberté d’expression en absolu. D’admettre que Dieu est le premier ennemi de la démocratie et de « leur » laïcité. Sur lui, on peut tirer à vue.
 
La réaction du secrétaire général de la conférence des évêques de France, Mgr Ribadeau Dumas exprime à sa manière cette erreur en ajoutant : « Une telle terreur est évidemment inqualifiable. Rien ne peut justifier une telle violence. Elle touche de plus la liberté d’expression, élément fondamental de notre société. »
 
On peut déplorer la mort des journalistes de Charlie – et prier pour que, au tribunal de Dieu où ils ont comparu, ils aient pu obtenir miséricorde – sans verser dans l’hagiographie obligatoire. La liberté d’expression n’est pas une fin en soi.