Aujourd’hui Irma aux Antilles, demain l’immigration en France

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L’insécurité grandit et les pillages se multiplient sur l’île de Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma.
 

Irma a fait voler en éclat l’ordre public, le vivre ensemble et la sécurité à Saint Martin. Anticipation et allégorie de ce qui attend la France : ce qu’un cyclone provoque aujourd’hui aux Antilles, l’immigration le provoquera demain en métropole.
 
Le passage de l’ouragan Irma sur le nord des Antilles a détruit, entre autres, la partie française de Saint Martin à 95 %, avec un bilan provisoire de 9 morts et 1.200 milliards de dégâts matériels – mais, plus grave, elle a détruit la société de l’île, préfigurant ce qui se passera demain en France sous l’effet de ce cyclone démographique et culturel qu’est l’immigration de masse.
 
C’est un classique de la littérature d’anticipation. Après la bombe, le maigre vernis de civilisation et d’ordre qui maintient ensemble les hommes en société tombe, et c’est l’horreur. Dans un décor ravagé ont lieu pillages et agressions. Pendant que des gangs rackettent les survivants terrés dans les maisons restées debout, des familles s’organisent pour piller les magasins d’électroménager. Ces scènes ont réellement eu lieu à Saint Martin depuis vendredi, devant des gendarmes débordés, et même parfois sous les yeux mêmes du ministre des Outre-mer.
 
L’Etat n’a pas mis à profit le délai de cinq jours donné par les services météo pour acheminer sur place les forces de l’ordre nécessaires et il s’est effondré en quelques heures. Avant la catastrophe, Anne Laubiès, la préfète, avait affirmé : « Chacun doit être acteur de sa propre sécurité ». Les habitants pensaient qu’il s’agissait de leur donner des conseils de prudence, ils n’imaginaient pas qu’elle craquerait dans la nuit, hors d’état de prendre la moindre décision, tremblante de peur sous la bourrasque, au point qu’on allait devoir l’exfiltrer d’urgence en Guadeloupe, laissant la population, symboliquement, abandonnée.
 

Aujourd’hui Irma aux Antilles…

 
Le pillage était si généralisé (on ne s’en est pas tenu à écumer les boutiques éventrées : les magasins encore intacts étaient repérés et cassés à dessein), les agressions si nombreuses que les gendarmes recommandaient aux particuliers d’organiser leur propre défense. En s’excusant : « On n’arrive même pas à communiquer entre nous, on est complètement débordés. Défendez-vous comme vous pourrez. J’espère que vous avez des armes : tirez-leur dessus ». Alors, entre voisins, se sont constituées des « milices de garde », armées de fusils. Le bâtiment des douanes et son armurerie avaient été pillés. Des bandes armées circulaient. Elles ne volaient pas seulement des vivres ou des biens d’équipement, mais de l’argent. Des coups de feu ont été échangés. Le commandement même de la gendarmerie avouait ne pas arriver « à sécuriser tous les points ». Dans ces conditions, nul ne croit que le nombre de morts se limite à moins d’une dizaine. Nul ne sait si un vrai bilan pourra être établi, ni quand, ni si les autorités le divulgueront.
 
Les réseaux sociaux transmettaient dès vendredi des témoignages fiables de chefs d’entreprises, de médecins, d’avocats, faisant état de violences graves et d’un vrai climat de guerre civile, en l’absence quasi générale de forces de l’ordre. En revanche, les grands médias n’en parlaient pas, ne concédant jusqu’à dimanche que des pillages de nourriture, minimisant le danger. Les réseaux eux, avaient tendance à charger l’incompétence de l’Etat français en idéalisant la situation côté néerlandais de Saint Martin. Il est vrai que le premier ministre néerlandais Mark Rutte a tout de suite pris la mesure d’une « situation grave » et que le roi des Pays Bas, Wilhelm Alexander, acheminé d’urgence à Curaçao, n’attendait qu’une accalmie pour visiter l’île, ce qui contraste avec les vacances grecques d’Emmanuel Macron. Mais le quotidien Algemeen Dagblad décrit le chaos lui aussi, avec des embouteillages de pillards en camion et de gens circulant avec des « machettes et de revolvers ». En France, du côté de la préfecture, on préfère parler de « sabres d’abattis », cela fait moins peur, et les médias ont suivi les consignes euphémiques du pouvoir.
 
En fait, tout le monde a été pris de court, et c’est l’un des enseignements majeurs fournis par Irma. On reproche au gouvernement son manque de prévoyance. Ce reproche est justifié ou injustifié selon la façon dont on l’entend. Nul ne peut prévoir exactement l’effet d’un ouragan, et, comme l’a rappelé Mathieu Lenoir, Irma n’était pas le plus puissant jamais vu. Il ne faudrait pas tomber dans le travers d’un personnage du sapeur Camembert, célèbre pour avoir essayé les pompes la veille des incendies. Mais c’est l’explosion sociale, les conséquences culturelles et politiques du cyclone, qui n’ont pas été évalués correctement. Et qui ne le sont toujours pas. Le ministre de l’intérieur Gérard Colomb a pensé se justifier en affirmant que le premier devoir était de donner à manger et à boire aux populations sinistrées. Il se trompe. La sécurité est la première des libertés, et des nécessités. On survit aisément trois jours sans manger. On peut être violée en quelques minutes, tué en une seconde.
 

… demain l’immigration en France

 
L’incurie grave, le manque de prévoyance criminel du gouvernement, porte sur l’appréciation qu’il fait de la société, de la France et des Antilles. Le ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a défendu ses services, c’est bien normal, même si l’on espère que la préfète sera sanctionnée. Mais le problème n’est pas un peu plus ou un peu moins de réactivité : c’est la société même des îles, et de la France qui n’est pas correctement comprise.
 
On apprend aujourd’hui qu’une partie au moins des bandes qui ont opéré existaient déjà, certaines étant liées au trafic de drogue, qu’elles étaient connues de la gendarmerie, qui ne les a pas réduites. L’impuissance de l’Etat est antérieure à Irma, celle-ci n’a fait que révéler la fragilité de l’autorité, sa complaisance. L’apparence de la civilisation a disparu d’un coup avec la maigre peur du gendarme qui subsistait. On est allé piller en famille. Les plus timides cherchent encore à se justifier : « Maintenant c’est Open Bar. On prend dans les logements vides. C’est de la survie ». Ben voyons ! De même notre confrère La Dépêche du midi fait-il état de gangs qui défoncent les portes des maisons en hurlant « Dehors les Blancs ». Le vivre ensemble a volé en éclat parce qu’il n’était qu’une fiction imposée par les élites et les médias.
 
Il suffit d’une catastrophe pour révéler cette extrême fragilité. Aujourd’hui Irma aux Antilles, demain l’immigration en Métropole. L’immigration intensive a déjà dynamité la société française. Dans les banlieues, dans les quartiers, des bandes ethniques font la loi, pillent, rançonnent, violent. L’Etat, très souvent, est dépassé. Il se retire, se retranche derrière les euphémismes et le déni. On a vu, lors des émeutes de 2005, on voit souvent, en queue des grandes manifestations, avec les casseurs, combien la haine, la volonté de détruire et de piller, de nier l’autorité de l’Etat, est grande. La submersion de la France par les migrants risque de servir de cordon d’allumage à un embrasement de l’immigration, et l’on aurait demain, après la catastrophe sociale, un paysage comparable à celui des Antilles après Irma : la guerre civile dans un pays éclaté, les forces de l’ordre partout débordées, des populations prédatrices traquant les plus riches et les plus faibles, les plus âgées, jusque dans leurs maisons. A Saint Martin, il semble bien que les prédateurs aient formé des bandes ethniques. Il en sera demain de même en France.
 

Pauline Mille