Amnistie de trois mois en Australie pour récupérer un maximum d’armes à feu illégales

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Si les terroristes de l’Etat islamique ou autres terroristes musulmans ne veulent plus encourir 280.000 dollars australiens d’amende et jusqu’à 14 ans de prison, qu’ils en profitent : Michael Keenan, le ministre de la Justice australien, vient d’annoncer une amnistie de trois mois, à partir du 1er juillet, en faveur de tous ceux qui remettront aux autorités leurs armes non déclarées. Jusqu’au 30 septembre, aucune question ne sera posée aux personnes qui voudront profiter de l’occasion pour se débarrasser de leur arsenal illégal. On estime à plusieurs centaines de milliers le nombre d’armes à feu non déclarées en Australie, en plus des trois millions d’armes déclarées. Depuis le massacre de Port Arthur en 1996, quand un illuminé a fait 35 morts et 23 blessés avec ses armes de guerre, la détention d’armes à feu est strictement réglementée en Australie. Les armes semi-automatiques et automatiques ainsi que les fusils à pompe sont interdits, et les autres armes à feu doivent faire l’objet d’une autorisation motivée. Depuis, certains Etats australiens ont tenté de récupérer les armes illégales par des lois d’amnisties, mais aucune tentative de ce genre n’avait encore été faite par le gouvernement fédéral. Michael Keenan invoque toutefois le succès des amnisties locales, comme par exemple les trois amnisties successives (en 2001, 2003 et 2009) en Nouvelle-Galles du Sud qui ont permis de récupérer au total quelque 63.000 armes détenues illégalement par des propriétaires privés.
 

L’amnistie en Australie ne permettra de récupérer que les armes à feu des citoyens respectueux de la loi

 
Alors certes, avec la diffusion du terrorisme islamique en Australie aussi (les mêmes causes ayant partout les mêmes effets), l’on peut comprendre, comme le fait remarquer le vice-président de l’association pour le contrôle des armes à feu Gun Control Australia, qu’il faille cherche à limiter les cas où les cambriolages dans les maisons privées se soldent par la disparition de 10 ou 15 armes à feu qui peuvent tomber ensuite entre autant de mauvaises mains. Et, effectivement, les attaques terroristes en 2014 à Sidney ou il y a quelques semaines à Melbourne ont été perpétrées avec des armes illégales. Néanmoins, comme le fait justement remarquer la NRA américaine, qui craint que l’exemple australien n’encourage la volonté d’interdire la détention d’armes aux États-Unis aussi, la législation sur le contrôle des armes et les amnisties comme celle qui vient d’être décrétée par Canberra visent les citoyens respectueux de la loi et non pas les bandits et les terroristes.
 
Faut-il désarmer encore plus la société civile alors que la menace du terrorisme islamique ne fait qu’empirer ? Pour reprendre les mots du sénateur de Nouvelle-Galles du Sud David Leyonhjelm, repris par The New American : « Ils vont récupérer le vieux fusil rouillé de grand-mère qui n’allait de toute façon jamais servir à commettre un crime ».
 

Olivier Bault