Comment la Banque mondiale a poussé l’Afrique vers la pauvreté et la dépendance

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C’est une attaque en règle que lance le chroniqueur Desmond Frimpong contre l’action de la Banque mondiale en Afrique, et le plus remarquable, c’est qu’il le fait sur le site d’information Business Insider qui appartient à l’empire médiatique allemand Axel Springer. La Banque mondiale est directement responsable de la pauvreté et de la dépendance où est maintenu le continent noir, selon lui. Et il s’en explique.
 
Affirmant qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que la plus grande partie de l’Europe était en pleine crise économique, la Banque mondiale comme le Fonds monétaire international ont été mis sur pied pour redonner de la vigueur au continent meurtri, le journaliste estime que les deux institutions monétaires n’ont pas su se borner à y offrir des prêts à taux doux. Sans doute passe-t-il à côté de leur véritable objectif, mondialiste, et leur rôle dans la mise en place mondiale de la culture de mort ; son optique est par ailleurs clairement gauchiste. Mais il dénonce la politique de prêts à bon marché que la Banque mondiale et le FMI ont proposés à l’Afrique une fois l’Europe sortie de sa crise : des prêts conditionnés par l’adhésion au système du marché libre.
 

La Banque mondiale et le FMI ont empêché l’Afrique de se développer

 
Selon le politologue ghanéen Vladimir Antwi Danso, de nombreux pays africains pauvres ont cru pouvoir profiter de cette « philanthropie », sans se rendre compte qu’ils étaient pieds et poings liés par ces opérations.
 
Il note que beaucoup d’Africains vivent aujourd’hui dans une pauvreté et une faim extrême alors même que les multinationales occidentales continuent de faire du profit. « Si l’Afrique veut compter ses ennemis, il ne peut y en avoir que trois d’emblée : la Banque mondiale, le FMI et l’organisation mondiale du commerce », accuse-t-il.
 
Et de prendre l’exemple du Ghana, un pays riche d’abondantes ressources naturelles qui pourraient parfaitement subvenir à ses propres besoins. Il raconte qu’il y a quelques années, les villes rizières du nord du pays étaient en pleine santé économique, grâce notamment aux fertilisants subventionnés par le gouvernement qui permettaient la production de suffisamment de riz pour l’ensemble du pays.
 

Les Africains dans la pauvreté et la dépendance malgré la richesse de leurs ressources naturelles

 
L’arrivée du FMI et de la Banque mondiale a contraint le gouvernement à faire cesser ces subventions, condition pour accéder à de nouveaux prêts internationaux, au nom de la liberté de concurrence. Selon Antwi Danso, il s’agissait d’obliger le Ghana à importer son riz depuis les pays partenaires du FMI et de la Banque mondiale, les Etats-Unis y compris.
 
Aujourd’hui, le Ghana importe la plus grande partie du riz destiné à sa consommation au prix fort, tandis que les riches communautés agricoles du pays sont réduites à la famine et ainsi la dette, même lorsqu’elle est annulée, sert d’outil de manipulation selon Atwi Danso. Tout leader africain qui ferait mine de s’opposer à la politique du FMI et de la Banque mondiale est aussitôt qualifié d’autocrate bon à renverser.
 
La grande urgence, selon lui, est de renégocier les accords avec les institutions créées à Bretton Woods afin que l’Afrique recouvre sa liberté.
 
S’il s’agit de s’affranchir du mondialisme, on ne peut lui donner tort.
 

Anne Dolhein