Et quand un bar gay refuse de servir des chrétiens pro-vie, c’est de la discrimination oui ou non ? (Non !)

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La scène se passe à Seattle, dans l’Etat du Washington. Un groupe de militants chrétiens contre l’avortement prie, chante, distribue des passages des Evangiles et d’autres tracts. La fatigue et la soif les gagne. On est dimanche ; ils avisent un bar ouvert, y commandent des cafés, montent à l’étage dans l’espoir de s’attabler et de prendre un peu de repos. Mal leur en a pris. Ils vont se heurter à un refus de service caractérisé. Dans les minutes qui suivent, ils vont être délogés par le propriétaire. Celui-ci se dit « offensé » par leur tract. Il faut dire que le Bedlam Café – bedlam, en anglais, désignait jadis une maison de fous et par extension, aujourd’hui, un gros désordre, d’après le nom de Saint Mary of Bethlehem, hôpital anglais du Moyen Age devenu asile en 1403 – est un bar gay.
 
Et alors ?, direz-vous. Les faits divers se multiplient, aussi bien aux Etats-Unis qu’au Royaume-Uni, où des personnes LGBT réclament le gîte dans des chambres chez l’habitant, des photographies de mariage, des gâteaux du même métal pour célébrer une « union » gay et bien d’autres services à des loueurs ou des professionnels chrétiens, et remuent ciel et terre lorsqu’on leur refuse poliment le service au nom de convictions religieuses profondément ancrées. Ciel et terre, et surtout les tribunaux : il ne manque pas de jurisprudence méconnaissant le droit à l’objection de conscience aux chrétiens dans le domaine commercial ou assimilé. Le refus de service est passible d’amende et entraîne la persécution. Ceux qui ne sont pas contents sont encouragés à changer de métier.
 

Le Bedlam Café, bar gay de Seattle, assume la discrimination anti-chrétienne

 
Dans l’affaire de Seattle, il n’y a pas eu de refus poli, mais invective, provocation et haine. Les défenseurs de la vie ont été pris à partie en tant que tels. Ils s’appellent les « Abolitionnistes », et avaient passé, la semaine dernière, de longues heures dans les rues brandissant des pancartes et dénonçant « l’holocauste » de l’avortement. Mais au moment d’entrer dans le café, comme l’explique l’une des militantes, Caytie Davis – ravissante blonde, mais cela n’allait pas changer la donne – ils avaient pris soin de ne pas prendre leur matériel de propagande avec eux : « Nous n’avions aucun tract sur nous, nous ne distribuions rien. Nous avons acheté notre café et nous sommes montés. »
 
Le barista a sans doute été interpellé par leur allure. C’est lui qui a foncé pour alerter le propriétaire. Celui-ci déboule, brandissant un tract qui montre des mains ensanglantées, l’image d’un enfant avorté et un arc-en-ciel avec une explication sur la miséricorde de Dieu que celui-ci symbolise. Il leur lance : « Vous devez partir ! » – « Nous refusez-vous de nous servir ? », rétorque l’un des militants. « Oui ! C’est ce que je fais. »
 
Et d’expliquer : « Ceci m’offense. J’ai le droit d’être offensé. Cet endroit m’appartient. J’ai le droit de dire… » A ce moment-là, le groupe demande où il a trouvé le tract. Dehors, finit-il par reconnaître. « Mais vous venez d’avouer que ce tract, c’est vous », ajoute-t-il, multipliant force « Vos gueules ! » pour empêcher ses interlocuteurs de parler : « Je ne veux pas de ce type de gens dans ce café. »
 

Menace et refus de servir les pro-vie : ce gay qui revendique le droit d’agir selon ses convictions

 
Viennent ensuite les menaces : « Pouvez-vous tolérer ma présence ? », les interpelle-t-il. Réponse : « Eh bien, oui, puisque nous sommes dans ce café. » « Ah, vraiment ? Vous allez tolérer que j’appelle mon petit ami et que je l’enc… ici et maintenant ? Allez-vous regarder cela ? Allez-vous le tolérer ? Répondez à ma p… de question ! Vous allez vous asseoir là et regarder… » Quelques autres obscénités suivent. Pour finir le propriétaire reprend, désignant le tract : « Rien ne m’oblige à tolérer ceci. »
 
Gentiment, les provie répondent : « C’est vrai. » Ils se lèvent pacifiquement et s’en vont, le temps de dire : « Sachez simplement que le Christ peut vous sauver en vous aidant à quitter ce style de vie. » Le propriétaire leur balance quelques blasphèmes choisis et ils partent en soulignant que Seattle est moins tolérante qu’il n’y paraît. « Pour une ville qui s’enorgueillit de ses “lieux sûrs”, c’est raté », commente une jeune femme. « Ils avaient du bon café mais le service était nul », renchérit un jeune homme.
 

Ces chrétiens qui refusent de poursuivre des gays pour discrimination

 
Mais à la différence des LGBT, ces chrétiens ont décidé de ne pas donner de suite à l’affaire, sinon en publiant l’histoire sur Internet où l’on peut voir le petit film tourné pendant la scène avec un portable, histoire de mettre en évidence l’hypocrisie qui admet que des chrétiens soient traînés en justice et condamnés alors que les gays revendiquent tous les droits, y compris de les insulter. Les « Abolitionnistes » ont indiqué qu’ils ne voulaient aucun mal aux propriétaires du café et qu’ils ne voulaient pas les voir traiter de manière injuste comme tant d’entrepreneurs chrétiens l’ont été.
 
« Au contraire », note Caytie Davis. « Je n’ai pensé qu’à une chose, même quand tout était fini : j’espère qu’ils vont penser à ce qu’ils ont pu lire, et que cela les convaincra, et les mènera au repentir. »
 

Jeanne Smits