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Barrages agricoles : beaucoup de bruit pour rien ?

 
Ce matin des cortèges de tracteurs ont bloqué les principaux accès routiers de Paris. Une nouvelle manifestation du ras le bol général pouvant mener à l’asphyxie de la capitale, donc une situation potentiellement révolutionnaire. Mais à la mi-journée les organisateurs appelaient à la levée des barrages. Explication.
L’exaspération des paysans a des causes profondes extrêmement graves : une fiscalité ruineuse, ici l’écotaxe, une réglementation bruxelloise étouffante, l’absence de défense nationale sérieuse contre la manipulation des cours mondiaux, un endettement phénoménal organisé par l’Etat et les banques. Cela explique la détermination de la base. Pourtant le gouvernement, très actif dans l’affaire de l’homme au fusil, n’a pas cru bon ici d’utiliser la force. Il a maîtrisé l’affaire de loin. D’abord, les amitiés politiques et maçonniques ont joué sur les syndicats : dès lundi, FO avait lâché les bonnets rouges, aujourd’hui la FNSEA a « calmé le jeu ». Ensuite, les médias ont joué sur les affects du grand public : la mort accidentelle d’un pompier sur un barrage a rendu inconvenant de poursuivre le mouvement. Les manifestants auraient eu l’image d’activistes dangereux, sans respect ni des personnes ni de l’ordre public. Reste à savoir si le système de contrôle social élaboré que sont devenues nos démocraties ne risque pas un jour de se briser sur une explosion de colère populaire. Ce ne serait plus une jacquerie, mais une révolution.