Ces Démocrates qui soumettent Amy Coney Barrett à un « test »…
un juge ne peut-il plus être catholique ?!

Barrett juge catholique test
Diane Feinstein, sénatrice démocrate, et Amy Coney Barrett, professeur à la faculté de droit de l’université Notre-Dame dans l’Indiana

 

A son audience de confirmation pour sa nomination à la 7e cour d’appel fédérale (Chicago), le 6 septembre dernier, Amy Coney Barrett, professeur à la faculté de droit de l’université Notre-Dame (Indiana) et mère de sept enfants, a été véritablement « cuisinée » par plusieurs sénateurs démocrates. Qui voulaient savoir si, oui ou non, sa foi catholique – vraiment catholique ? – influencerait, voire entraverait son travail et son devoir de juge… Un « test » improbable et impensable qui a beaucoup fait réagir outre Atlantique, car il enfreint l’interdiction de l’examen religieux des fonctionnaires nommés.
 
Même des journaux de gauche ont concédé un interrogatoire peu opportun et contre-productif – mais la censure anticatholique prévaut.
 

Un juge catholique doit subir un test

 
La sénatrice démocrate, Diane Feinstein était en première ligne : « Le dogme et la loi sont deux choses différentes. Et je pense que quelle que soit une religion, elle a son propre dogme. La loi est totalement différente. Et je pense que dans votre cas, professeur, lorsqu’on lit vos discours, on conclut que le dogme vit fort en vous. »
 
Les sénateurs Mazie Hirono et Dick Durbin ont enchaîné… en réalité ils n’avaient pas trouvé grand chose à se mettre sous la dent. Hormis un article co-écrit en 1998, par Mme Barrett et John Garvey, son professeur de droit à l’époque, intitulé « Catholic Judges in Capital Cases », article fort mal choisi puisqu’il s’est révélé inattaquable… Elle y suggérait justement que dans les cas où ils ne pourraient pas statuer de manière impartiale en raison de leur foi, en particulier les cas de peine de mort, les juges catholiques puissent être autorisés à demander leur propre récusation… L’opinion cédait bien face à la loi ! Et puis ce terrain de la peine de mort pour les Démocrates est bien glissant…
 
Ces juges progressistes prêchent, de plus, une parole qu’ils sont les derniers à observer. Hier, le New York Times lui-même rappelait dans un article intitulé « The dogma of Diane Feinstein », qu’en septembre 2015, lorsque le républicain Ben Carson avait déclaré dans une interview qu’un musulman ne devrait jamais être placé « en charge de cette nation », les libéraux avaient tous poussé des cris d’orfraie ! Pour l’islam, évidemment, ce n’est pas pareil…
 

Amy Coney Barrett est constitutionnellement protégée – jusqu’à quand ?

 
A tout cela, Amy Coney Barrett a répondu très constitutionnellement que « tout type de conviction, religieuse ou personnelle, ne devrait jamais dépasser la loi ».
 
Et le sénateur républicain Mike Lee, lui a donné raison dans un discours prononcé le lendemain au Sénat. Discours où il a raconté l’histoire de cet immigré juif, Jonas Phillips, qui fut à l’origine de l’inscription dans la Constitution de la non prise en compte du critère religieux comme une exigence pour le service public (exemple dans l’autre sens, puisqu’il avait obtenu que les fonctionnaires ne jurent plus que le Nouveau Testament était inspiré par Dieu…)
 
Comme l’a souligné un autre sénateur, les trois accusateurs semblent avoir violé l’article 6 de la Constitution américaine qui réclame qu’« aucun test religieux ne sera jamais exigé en tant que qualification pour un bureau ou une fiducie publique aux États-Unis ».
 

La culture pro-vie des catholiques en cause

 
L’offensive est très manifestement anti-catholique, et anti-catholique sur les deux points qui font frémir la gauche progressiste, ces « problèmes importants pour lesquels un grand nombre de personnes ont combattu pendant des années dans ce pays », comme l’a dit Diane Feinstein, à savoir l’avortement et le mariage homosexuel.
 
« Vous avez des opinions personnelles hérétiques sur les deux seuls droits constitutionnels pour lesquels mes collègues libéraux sont dogmatiques » lancera-t-elle à Mme Barrett…
 
Les opinions personnelles en politique, quand elles sont chrétiennes, sont visées. En juin, les libéraux démocrates britanniques ont évincé leur chef, Tim Farron, un chrétien évangélique, à cause de ses vues personnelles sur l’homosexualité et l’avortement. Cette semaine, c’est le parlementaire catholique Jacob Rees-Mogg, qui fait l’objet d’un pilonnage méthodique. Et rappelons-nous l’énorme polémique, en 2004, sur la candidature du démocrate-chrétien (même si très libéral) Rocco Buttiglion à la Commission européenne – son retrait fut forcé.
 
De nombreux catholiques se sont levés pour défendre Mme Barrett, comme Kirsten Powers, commentateur politique de CNN, qui a dénoncé le « fanatisme » de Feinstein ou le Pr. Chad Pecknold qui a parlé d’un « sectarisme anticatholique » digne de l’Inquisition…
 
Les catholiques ne bénéficient pas de la « présomption d’innocence ». En particulier les vrais catholiques, ceux que Dick Durbin (le catholique Dick Durbin !) a appelés les « catholiques orthodoxes », en bref ceux qui sont fidèles à la doctrine (le pire, c’est que Dick Durbin a pris comme curseur de la catholicité « normale » le pape François…)
 
Les progressistes laïques sont bien les plus dogmatiques de tous.
 

Clémentine Jallais