Le parti démocrate compte désormais un candidat ouvertement socialiste : Bernie Sanders dépasse Hillary Clinton dans les sondages

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C’est une nouveauté aux Etats-Unis : la présence d’un candidat de premier plan qui se déclare ouvertement socialiste – ou plutôt socialo-communiste – dans la course aux présidentielles. Bernie Sanders ose afficher ce qu’un Obama et ses prédécesseurs ont mis en œuvre plus discrètement. Sanders, dans ses affirmations sans fard, se montre le candidat de rêve pour les tenants d’un mondialisme socialiste extrême ; dans le New Hampshire, Etat-clef pour les primaires, il dépasse allègrement Hillary Clinton dans les sondages. Alex Newman, de thenewamerican.com, commente : « A l’évidence, il se passe ici quelque chose de très important : le parti démocrate est essentiellement en train de devenir le parti socialiste, tandis que la plus grande partie de l’établissement républicain se contente d’un socialisme “light”. » Il s’inquiète de voir l’apparente approbation d’une grande partie des électeurs.
 
L’analyste voit la primaire démocrate comme une course vers l’ultra-gauche extrême. Cela est facile à vérifier : le programme de Hillary Clinton et celui de Sanders sont bien plus proches des dix points du Manifeste de Karl Marx que de la Constitution des Etats-Unis. Et cela ne dérange quasiment personne, hormis un « outsider » dans la course qui dénonce ce gauchisme radical de ses concurrents.
 

Bernie Sanders professe ouvertement un socialisme encore plus radical que Hillary Clinton

 
Bernie Sanders ne fait pas mystère de sa volonté de confisquer davantage de richesses en vue d’une redistribution accrue, sans oublier de nationaliser de larges pans de l’économie : ce n’est pas cela qui va empêcher sa nomination, de plus en plus vraisemblable.
 
Newman déplore l’apathie et amnésie qui semblent s’être emparées du peuple américain devant cette montée d’un véritable communisme : la misère, la pauvreté, les horreurs liées à la planification de l’économie, et plus encore les « cent millions de morts au moins » liées à la mise en œuvre de cette idéologie matérialiste. C’est par dizaines de milliers que les Américains suivent les meetings de Bernie Sanders, de Los Angeles à Portland en passant par Seattle.
 
Le seul candidat démocrate à critiquer vertement cette dérive gauchiste est Jim Webb, ancien sénateur de la Virginie. Cela n’en fait pas un homme de droite : il est favorable à toutes les positions « sociétales » de la gauche, écologisme compris, ainsi que l’accueil des immigrés illégaux, l’Obamacare, bref, toutes ces positions qui auraient paru extrêmes il y a quelques décennies à peine. Mais à l’aune des choix de Clinton ou de Sanders, il passe en 2015 pour un « modéré ». Il ne recueille guère qu’un ou deux pourcent d’intentions de vote…
 

Sanders dépasse Clinton dans les sondages : c’est l’ensemble du parti démocrate qui vire au socialisme d’extrême gauche

 
Faut-il prendre au sérieux le leader du parti communiste américain, K-John Batchell, qui se vantait il y a peu d’« utiliser » le parti démocrate de plus en plus radical pour faire avancer ses propres objectifs ? Les Démocrates, à ses yeux, sont un « véhicule » à utiliser ; le PC des Etats-Unis a de fait soutenu Obama aux deux précédentes présidentielles. Cela est facilité par le fait que les Démocrates ne prennent plus la peine de tenter de se distinguer par rapport au socialisme.
 
La montée fulgurante de Sanders, totalement inattendue en théorie, a été soutenue par la promotion sans limites de la candidature de Hillary Clinton par l’établissement politico-médiatique. Mais la désaffection publique à son égard va croissant, alimentée par les mêmes médias : alternatifs ou officiels, ils évoquent largement les scandales qui la frappent, des courriels publics et classifiés sur un serveur privé non sécurisé à l’affaire de Benghazi.
 
Mais si le peuple américain est aussi oublieux des horreurs du socialisme et de ses variantes – depuis le nazisme jusqu’au maoïsme en passant par le communisme soviétique –, c’est en raison de l’oubli cultivé par les programmes scolaires et les médias, observe Newman.
 
Sur ce plan, les Etats-Unis ne sont pas seuls. C’est dans l’ensemble des pays d’Occident, à commencer par la France, que la « culture » au sens large sert le discours de gauche et minimise les atrocités révolutionnaires. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
 

Anne Dolhein