L’Australien Wright se prétend l’inventeur de la monnaie virtuelle Bitcoin

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Première version du Bitcoin en 2009.

 
La monnaie virtuelle Bitcoin a été lancée en 2009 par un groupe d’informaticiens connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Comme elle court-circuite les banques et permet des transactions anonymes, elle intéresse de plus en plus de gens, et le cours du Bitcoin atteint 445 dollars. L’Australien Wright assure aujourd’hui en être l’inventeur.
 
Comment fonctionne le Bitcoin ? C’est sans doute simple pour un fondu de l’informatique, mais pour vous et moi c’est plutôt du chinois. En tout cas ça ne passe par aucune banque ni organisme de crédit, cela se développe et s’échange en réseau entre passionnés, c’est « créé » en ligne par des « mineurs » qui prêtent du travail informatique pour vérifier les transactions des autres et reçoivent en échange une rémunération en Bitcoin. La communauté assure par le contrôle permanent des transactions la sécurité du système, en s’insérant dans ce qu’on nomme la « blockchain ». Le point faible de l’ensemble paraît être le porte-monnaie informatique des utilisateurs, ou le moment où ils échangent leur Bitcoin contre une autre monnaie. En 2014, il y a eu ainsi un scandale au Japon, où plusieurs centaines de millions de dollars en Bitcoin ont disparu. Le responsable du centre Bitcoin local, Marc Karpeles, a été mis en examen.
 

Pourquoi le monde s’intéresse au Bitcoin, monnaie virtuelle 

 
Malgré cela le Bitcoin est de plus en plus prisé, tant par les spéculateurs, les malades de high-tech, les libertariens qui veulent échapper aux banques que par tous ceux qui apprécient les transactions anonymes, y compris les criminels – pour cela il est aussi observé avec attention par les polices, et par les banques elles-mêmes, qui songent à produire leurs propres monnaies virtuelles. C’est pourquoi l’annonce de l’Australien Wright, comme quoi il était l’inventeur du Bitcoin, a suscité l’intérêt général. On estime à quinze millions d’unités la masse de monnaie virtuelle en circulation, pour une capitalisation, au cours actuel, de 7 milliards de dollars, un pic ayant été atteint en 2013, quand le cours du Bitcoin flirtait avec les 1.100 dollars.
 

L’inventeur australien Wright sous la menace du fisc

 
En dehors de l’anonymat des transactions, qui inquiète les polices, le Bitcoin pose aussi un problème fiscal aux Etats. Ainsi, si l’Australien Wright en est vraiment l’inventeur comme il le prétend, et comme plusieurs spécialistes de la chose le croient malgré l’insuffisance des preuves qu’il a apportées à la BBC pour l’établir, il doit être en possession d’un million de Bitcoin amassées par le mystérieux Nakamoto. Soit, au cours du jour, 445 millions de dollars. Une jolie somme tout de même.
 
Wright, soit parce que c’est vrai, soit pour accréditer sa prétention à être Nakamoto, a confié à The Economist qu’il allait écouler ses Bitcoin doucement pour éviter une chute des cours. Quoi qu’il en soit le fisc australien semble prendre ses dires au sérieux. En décembre dernier, il a effectué une descente dans ses bureaux de Sidney. On n’a pas de nouvelles sur le résultat de ses investigations, mais un débat est né en Australie : dans le calcul des impôts, faut-il considérer le Bitcoin comme une monnaie ou comme un bien ? Le bureau australien des impôts (ATO) a décidé que ce serait un bien. C’est intéressant du point de vue philosophique, mais Wright va devoir régler une sacrée douloureuse.
 

Pauline Mille