SCIENCE-FICTION/FANTASTIQUE Black Panther ♠


 
Black Panther est un superhéros noir célèbre aux Etats-Unis. Le film constitue une forme de retour aux sources, à la bande-dessinée militante originelle. Cette panthère noire n’est donc plus un personnage secondaire du groupe des Vengeurs (Avengers en VO), mais le protagoniste principal et héros du film. Le prince-héritier du royaume du Wakanda, un pays imaginaire situé au cœur de l’Afrique noire, après un combat rituel, reçoit et le royaume et la fonction de gardien de son peuple et devient ainsi la Black Panther. Il y a là un mélange délibéré de récits typiques d’initiations de superhéros américains fixés dans les années 1930 et de contexte culturel africain avec ses sociétés secrètes traditionnelles. Les thèmes africanistes restent superficiels et basés sur un postulat faux : il y aurait une origine commune évidente, et donc une parenté culturelle et biologique de tous les Noirs. Ils devraient donc s’unir contre les oppresseurs, en particulier les Blancs. Et cet appel concernerait tous les Noirs, de l’Afrique profonde aux ghettos ethniques des Etats-Unis. Le Wakanda possèderait des technologies très avancées, grâce à l’utilisation d’un métal présent seulement sur place et aux propriétés pour tout dire magiques, avec des applications dans tous les domaines, de la médecine à l’aéronautique, le vibranium.
 
Le héros Black Panther, chose absolument voulue, reprend le nom du groupe terroriste, ethniciste noir et d’extrême-gauche, des Blacks Panthers (1966-1982). Le film comprend un arrière-fond idéologique, pour le coup fidèle à l’original, mais des plus discutables. Il y a un appel à la guerre raciale des plus nets, même s’il est corrigé in extremis dans le film.
 

Black Panther, interminable, ridicule et à fuir

 
Quant au film en lui-même, encensé par tant de critiques dithyrambiques du fait précisément de son idéologie sous-jacente, il est vraiment mauvais. Le héros doit combattre des méchants, des méchants liés à d’affreux mercenaires blancs. Mais ces derniers ne sont pas très malins et sont manipulés par des Wakandais dissidents. Ces dissidents, aux intentions bonnes dans le fond, du moins dans l’optique du film, mais aux moyens trop violents, sont combattus de ce fait par la Black Panther. La morale de l’histoire consiste heureusement à préférer un panafricanisme pacifique à un autre violent, qui armerait tous les Noirs, dans le monde entier, avec les armes de haute technologie des Wakandais. Les décors futuristes du Wakanda sont réussis, mais tout le reste est manqué. Paradoxalement, cette Afrique de pacotille, caricaturale, avec ces guerriers-panthères et ses guerriers-gorilles, un accent africain outré en anglais, ne devrait pas même plaire aux amateurs de mythologies panafricanistes. Les acteurs ne semblent pas croire eux-mêmes en leurs rôles extravagants ou infantiles… Intéressant peut-être pour un sociologue patient en études culturelles afro-américaines, Black Panther s’avère aussi interminable que ridicule pour le grand public, et donc est à fuir.
 

Hector JOVIEN

 
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