Brexit : négociations difficiles entre David Cameron et Donald Tusk

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David Cameron (à gauche) et le président du Conseil européen, Donald Tusk.

 
Le Premier ministre britannique David Cameron et le président du Conseil européen Donald Tusk ne sont pas parvenus à s’accorder dimanche sur la renégociation des relations entre Londres et Bruxelles, qui fait peser la menace d’un Brexit, c’est-à-dire d’une sortie de la Grande-Bretagne de la construction européenne, sur l’Union européenne. A l’issue de leur dîner londonien de travail, les deux hommes ont donc décidé de prolonger de vingt-quatre heures ces difficiles négociations.
 
« Pas encore d’accord. Travail intense nécessaire pendant les 24 prochaines heures », a écrit Donald Tusk sur Twitter qui semble être, de plus en plus, le mode de communication des politiques.
 

Négociations délicates entre David Cameron et Donald Tusk

 
Dans l’entourage des deux hommes, on affirmait dimanche soir qu’ils n’étaient parvenus à s’entendre que sur l’un des quatre sujets que David Cameron déclare depuis plusieurs mois vouloir renégocier. Peu après cette première déclaration, le 10 Downing Street annonçait qu’un accord avait été conclu sur le « freinage d’urgence » qui doit permettre de limiter les prestations sociales en faveur des immigrés. Le communiqué britannique, qui évoque à ce propos une « avancée importante », rapporte avec satisfaction : « En ce qui concerne les prestations sociales, la Commission a avancé un texte qui dit clairement que la situation actuelle de la Grande-Bretagne remplit les conditions nécessaires à un freinage d’urgence. » Un texte de la Commission européenne présenté à David Cameron par le président du Conseil européen…
 
On comprend néanmoins la satisfaction britannique, puisque les questions liées à l’immigration dans le projet de David Cameron avaient été les plus vigoureusement combattues à Bruxelles. Et à Berlin.
 
Il n’empêche que ce « frein d’urgence » ne correspond pas exactement au moratoire de quatre ans que le Royaume-Uni entendait imposer aux migrants avant le versement de certaines aides sociales. En effet, ce frein ne serait, lui, pas systématique, pour éviter le caractère réputé « discriminatoire » par Bruxelles de la proposition britannique. Il ne serait actionné que dans le cas où les services publics britanniques se trouveraient débordés, ou si la Sécurité sociale britannique était victime d’abus répétés.
 

Les difficiles voies du Brexit

 
Pour accepter cette solution ponctuelle, David Cameron a exigé que ce frein s’applique aux « niveaux actuels d’immigration européenne », qu’il soit activé immédiatement après le referendum prévu, et qu’il s’applique suffisamment longtemps pour résoudre le problème concerné.
 
Londres espère donc que ce lundi permettra d’avancer sur les autres points, Donald Tusk ayant prévu de remettre mardi un projet de réformes aux autres Etats-membres, afin d’agir dans les temps pour parvenir à un accord global à l’occasion du Conseil européen des 18 et 19 février.
 

François le Luc