WESTERN Brimstone ♠


 
Brimstone est un pur western. Il se situe pleinement dans l’univers des pionniers s’installant en nombre dans la moitié occidentale des Etats-Unis, entre les années 1870 et 1890. Le film reprend tous les topos d’usage de cette mythologie, largement propagée au cinéma, du western. Mais il en retourne systématiquement tous les codes, pour opposer à une légende dorée une réalité sordide, et parfois tellement évidente qu’on ne la voyait pas. Ainsi les fameux saloons, sortes de bars rustiques à chaude amitié virile des westerns classiques, auraient été bien souvent des lieux fort mal famés, où l’alcoolisme et la prostitution auraient pu opérer impunément leurs ravages. A quoi pouvaient donc servir les chambres à l’étage des serveuses des saloons ? Dans notre naïveté, nous n’avions nullement songé à une fonction de maison-close. Celle décrite dans Brimstone est des plus ignobles, avec des clients à moitié ivres, violents, exigeant de surcroît des choses particulièrement répugnantes…C’est vraiment, déjà, beaucoup pour le spectateur honnête.
 

Nous déconseillons vigoureusement Brimstone

 
L’histoire, longue, compliquée, à la narration éclatée, mais rigoureusement construite, est celle de la fuite, sur des années et des années, de la fille malheureuse d’un pasteur profondément pervers, au point d’en être incestueux, et prétendant justifier son crime par l’épisode biblique des filles de Loth…Il traque avec obstination sa victime, tient à détruire systématiquement sa vie, se montrant prêt à tuer ses propres enfants – c’est-à-dire ses petits-enfants… Malgré toutes les qualités du jeu des acteurs, irréprochables techniquement, tout ceci nous a paru pour le moins excessif, et mettant mal à l’aise le public. Ce pasteur a exercé son ministère dans une secte protestante particulière, d’origine néerlandaise, avec extases mystiques régulières obligatoires de tous ses membres. Ceci est sans aucun doute fort loin d’une pratique chrétienne équilibrée ou a fortiori du catholicisme…Il n’en reste pas moins que le seul représentant du christianisme, citant régulièrement les Ecritures, est le personnage le plus monstrueux, pervers, du film. Nous avons trouvé cela gênant, en particulier à notre époque de dénigrement systématique du christianisme. Aussi déconseillons-nous vigoureusement Brimstone.
 

Hector JOVIEN

 
Brimstone Western film