Mgr Bruno Forte : le Pape m’a dit d’éviter de parler « clairement » de la communion aux divorcés remariés

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L’archevêque du diocèse de Chieti, Mgr Bruno Forte.

 
Lors d’une présentation de l’Exhortation apostolique Amoris Laetitia, l’archevêque italien Bruno Forte a affirmé que le pape François lui a déclaré ne pas vouloir parler explicitement de la communion donnée aux divorcés remariés, afin d’éviter une « pagaille épouvantable ». Le pape lui aurait dit : « Si nous parlons explicitement de la communion donnée aux divorcés remariés, on ne sait pas quelle pagaille on va déclencher. Alors, évitons d’en parler clairement, contentez-vous d’en rédiger les prémisses, et j’en tirerai les conclusions. » « C’est typique du jésuite », aurait plaisanté Mgr Forte.
 

Eviter de parler clairement de la communion aux divorcés remariés pour éviter la « pagaille »

 
Une référence à ce sujet dans l’Exhortation Apostolique figure dans le renvoi en bas de page n° 351, après une citation tronquée de saint Thomas d’Aquin sur l’absence d’exercice suffisant de certaines vertus. « A cause des conditionnements et des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Eglise. » Parlant des situations « irrégulières », la note affirme : « Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des Sacrements. Voilà pourquoi, “aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur”. (Exhort. Ap. Evangelii Gaudium, nov. 2013). Je souligne également que l’Eucharistie n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède, et un aliment pour les faibles. »
 

Mgr Bruno Forte, l’élu du pape François

 
Amoris Laetitia contient des contradictions objectives à l’égard du Magistère constant de l’Eglise et notamment à l’enseignement récent de saint Jean-Paul II, dans Familiaris Consortio, où le pape polonais rappelait que les couples divorcés « remariés » ne peuvent recevoir les sacrements, si les circonstances font qu’ils ne peuvent se séparer, que s’ils pratiquent l’abstinence. L’exigence de cette abstinence est rejetée par Amoris laetitia dans une autre note de bas de page qui tronque une citation de Gaudium et spes.
 
On prête à Bruno Forte la rédaction du rapport d’étape du synode extraordinaire en octobre 2014, où l’on pouvait lire un encouragement à « valoriser » les aspects « positifs » des unions homosexuelles ainsi que de la cohabitation sans mariage. Il est également favorable à la protection des « droits » des couples homosexuels.
 
On se souviendra que le pape François a imposé Mgr Forte comme secrétaire général des deux synodes sur la famille, même après ce rapport d’étape dénoncé par de nombreux prélats comme une « manipulation » qui ne rendait pas compte de ce qui avait réellement été dit au cours des réunions.
 

Anne Dolhein