Bush senior votera Clinton plutôt que Trump : l’avortement en arrière-plan

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L’ancien président George H. W. Bush, dont le mandat courut de 1989 à 1993, a décidé pour qui il voterait. « Il » est avec « elle », révèle un proche au site LifeSite. Cet éminent républicain soutient Hillary Clinton. L’Amérique connaît elle aussi son « UMPS » et ses intérêts croisés entre la « droite » et la « gauche ». C’est le rejet de Trump qui dicte la conduite de Bush senior – avec l’avortement en arrière-plan.
 
La France est habituée aux complicités transpartisanes. La droite qui fait voter l’avortement sous Giscard. La gauche qui recrute le banquier Macron. L’ouverture à gauche de Sarkozy. Et puis ces noms emblématiques : Veil, Borloo, Kosciusko-Morizet, Bayrou et tant d’autres qui illustrent l’homogénéité idéologique fondamentale d’une large partie de la classe politique, son mondialisme, son relativisme, son matérialisme, son économisme forcené. Malgré la violence habituelle des propos et des attitudes, les Etats-Unis subissent souvent le même conformisme mental. En témoigne cette défection emblématique dans le camp républicain, censé soutenir Donald Trump.
 
Derrière cette défection, un enjeu-clé : l’avortement. Donald Trump a déclaré récemment qu’il était opposé à l’avortement, proposant même de « punir » les femmes y ayant recours.
 

Georges H. W. Bush photographié avec une Kennedy

 
C’est la très démocrate Kathleen Kennedy Townsend, aînée des petits-enfants de Joe et Rose Kennedy, ancien lieutenant-gouverneur du Maryland, qui a fait la révélation après une visite au 41e président des Etats-Unis, dans le très rural Etat du Maine lundi, indique LifeSite. « Le président m’a dit qu’il voterait Hillary! », a-t-elle posté sur Facebook, avec une photographie d’elle et lui ensemble. La photo a disparu depuis. Interrogé par la suite, le plus âgé de la dynastie politique des Bush s’est refusé à répondre directement. Le porte-parole de la famille, Jim McGrath, a simplement lâché devant les médias que « le vote que le président Bush déposera en tant que simple citoyen dans quelque 50 jours sera simplement celui-là : le vote d’un simple citoyen qui sera déposé dans quelque 50 jours ». Avec cet addendum : « M. Bush ne commentera par la compétition présidentielle entre-temps. »
 
L’ancien président, de même que son fils, l’autre ancien président George W. Bush, et son autre fils Jeb Bush, ont boudé la convention républicaine nationale de Cleveland cet été, ce que de nombreux commentateurs ont interprété comme une vengeance contre ce Donald Trump qui avait écrasé Jeb Bush lors des primaires. Et cela malgré les sommes considérables levées par Jeb pour financer sa campagne et, bien sûr, la notoriété de son nom. Un proche de la famille Bush a déclaré son soutien à Clinton plutôt qu’à Trump ou qu’à Jeb Bush, ayant promis de voter en faveur du candidat républicain sélectionné avant de se raviser publiquement.
 
Malgré leurs apparentes divergences sur un grand nombre de sujets, les familles Bush et Clinton entretiennent des relations intenses et chaleureuses. Le patriarche Bush s’est affiché avec l’ancien président Bill Clinton pour lever des fonds en faveur des victimes du tsunami de 2005. Neuf ans plus tard, Georges W. Bush, son fils, déclara que Bill Clinton était « son frère d’une autre mère », qualifiant que ses relations avec Hillary Clinton était équivalentes à celles qu’il entretiendrait « avec (sa) belle-sœur ».
 

Clinton plutôt que Trump : Bush senior a choisi

 
La famille Bush a défendu de longue date le Planning familial et les programmes en faveur de la réduction de la population mondiale. Le grand-père de George W. Bush, le patriarche Prescott Bush (1895-1972), qui fut sénateur, soutint le Planning familial durant ses jeunes années, avant que l’avortement ne fût légalisé, version publiquement acceptable de la politique de contrôle des naissances. George H. W. Bush considéra que l’échec de son père à se faire réélire dans les années 1950 était lié à ce sujet, selon l’introduction qu’il écrivit pour un livre sur la « crise de la population mondiale » publié alors qu’il était ambassadeur auprès des Nations unies.
 
Au cours de ses mandats à la chambre des Représentants, ce Bush-ci soutint ardemment les programmes de planning familial, incluant la loi « Title X », en 1972, qui aidait financièrement les familles pauvres s’engageant à espacer les naissances, à laquelle il décerna le surnom de « loi latex ». « J’ai été impressionné par l’approche intelligente d’Alan Guttmacher, l’obstétricien président du Planning familial » lors d’une audition au Congrès en 1967, se rappelait Bush dans ce livre. « Quand je fus nommé ambassadeur auprès des Nations unies en 1971, j’ai pu constater que les questions de population étaient en tête de l’agenda international ». Certains organisations non-gouvernementales, telles que le Comité sur la Crise de la Population, le Planning familial national ou international, l’Institut pour la population, le groupe Population Croissance Zéro et bien d’autres, ont joué un rôle déterminant pour influencer les décideurs politiques et renforcer la réponse des Etats-Unis face au défi de la population mondiale », ajoutait-il.
 

Sur l’avortement, thème de campagne, Bush senior n’est pas clair

 
Pendant la campagne présidentielle de 1980, George H.W Bush se rangea dans le camp des « pro-choix », c’est-à-dire pro-avortement, une position qui évolua avant sa seconde campagne présidentielle en 1988. Il se justifia en affirmant que sa vision avait changé au cours de son premier mandat sous l’influence du président Ronald Reagan. Son épouse, Barbara Bush, est toujours restée sur une position favorable à la liberté d’avorter.
 
Autre signe de son opportunisme, George H. W. Bush nomma à la Cour suprême, durant sa présidence, le juge Clarence Thomas, qui était opposé à l’avortement, mais aussi le juge David Souter, qui défendait le contraire. Il coupa les fonds internationaux destinés à encourager l’avortement. Son fils George W. Bush, lui, signa de nombreux décrets pro-vie, notamment l’interdiction de « l’avortement partiel » (2003), qui consiste à provoquer une sortie artificielle du fœtus vivant par le siège entre les 15 et 26e semaines, avant le coup de ciseau dans la nuque qui provoquera son décès. Il signa aussi la loi (2002) sur la protection des enfants nés vivants après une tentative d’avortement.
 

Matthieu Lenoir