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Calme à Bangui : avant l’orage ?


L’ordre règne en Centrafrique après les massacres de ces derniers mois, et les troupes françaises se sont déployées sans heurts, au soulagement des populations. Mais elles doivent maintenant désarmer la rébellion Séléka : or Séléka signifie coalition en langue Sango ce qui suggère la complexité du problème politique et militaire. Le calme à Bangui n’est pas synonyme de paix durable.
Depuis la chute de Bokassa en 1979, l’histoire centrafricaine est une suite de putschs et de guerres civiles. D’innombrables ethnies et plus de cent langues ou dialectes se partagent un pays de quatre millions d’habitants dont l’essor économique ne suit pas la démographie galopante, malgré des richesses minières qui excitent les convoitises de ses voisins, dont l’action se fait lourdement sentir dans la politique dite intérieure du pays. Le Tchad et le Soudan au nord, le Congo Brazza au sud-ouest et le Congo Kinshasa au sud, pèsent alternativement de leur poids, au gré des alliances de circonstances.

La France s’investit pour de nombreux mois

Parmi les plus ambigus, le Tchad, dont les forces armées ont assuré un moment la sécurité du pays conjointement aux forces françaises, et le Congo, dont le président, Denis Sassou N’Guesso, lorsqu’il ne soutient pas les rebelles, finance les fonctionnaires centrafricains et occupe la place honorable de médiateur dans les négociations en cours.
Aujourd’hui, il n’y a plus d’Etat et le gros des Séléka qui ont chassé l’ancien président Bozizé pour installer Michel Djotodia, vient du Nord musulman, ce qui ajoute une dimension religieuse au problème. Pour assurer durablement le calme à Bangui et dans le reste du pays, la France devra calmer les appétits des voisins et les ressentiments des diverses communautés. Cela sera délicat : en dépit des déclarations du président de la République, l’Etat-major a construit des infrastructures importantes pour l’opération Sangaris, qui devrait durer plusieurs mois.