DRAME Captain Fantastic ♠


 
Captain Fantastic est présenté comme un film rendant hommage au combat d’un père qui élève à sa façon, dans les bois, sa nombreuse progéniture. Ce thème renvoie au débat intense aux Etats-Unis sur le « homeschooling », ou école à la maison. Les parents sont, de par la loi naturelle, les premiers éducateurs de leurs enfants, il faudrait en convenir. A l’exception de cas monstrueux et rarissimes, ils devraient pouvoir organiser comme ils l’entendent la scolarisation de leur enfant, y compris à la maison. Ces parents sont le plus souvent des chrétiens militants – mais aussi des juifs et des musulmans – qui craignent la propagande insidieuse ou explicite des programmes officiels, souvent à l’opposé des valeurs chrétiennes. Tel n’est pourtant pas l’optique de ce Captain Fantastic, tout sauf un Chrétien militant, mais un excité libertarien d’extrême-gauche. Quand bien même il aurait le droit d’éduquer ses enfants ses convictions, où est leur véritable intérêt ? Le Captain Fantastic n’enseigne certes pas que la chasse, la pêche, l’escalade, la survie, à ses enfants ; il leur propose, avec toute la coercition morale minimale nécessaire, une éducation intellectuelle de pointe, suivant un programme précis, à la fois ambitieux et adapté à chaque âge. Toutefois ces enfants qui grandissent hors du monde sont très peu socialisés, et tout simplement incapables d’avoir un comportement normal en société. Ainsi, lorsque le grand fils de dix-huit ans rencontre par hasard une belle jeune fille de son âge, à son goût, après deux heures de conversation, il la demande en mariage, suivant son éducation lui commandant d’être honnête en toute chose, ce qui n’est pas pour autant un comportement approprié en la circonstance.
 

Captain Fantastic  : à fuir pour le public chrétien

 
Ces enfants des bois, à l’occasion d’un voyage de plusieurs centaines de kilomètre pour l’enterrement de leur mère, folle suicidaire et suicidée dans son asile psychiatre, se confrontent à leur famille, oncle, tante, cousins, grands-parents, et au reste de la société américaine. Si critiquable soit-elle dans certains aspects, le vol pur et simple, sous couvert d’appropriation anticapitaliste, dans les supermarchés est-il défendable ? Et ce pour des gens ne mourant pas de faim ni absolument sans argent ? Si le discours marxiste agace pour le moins, un problème majeur, absolument pas annoncé, gêne plus encore le spectateur catholique. L’éducation proposée a une base intellectuelle marxisante, paganisante, et surtout résolument et explicitement antichrétienne. Certaines répliquent contiennent des explosions de blasphèmes. Et ce point est clairement celui de la réalisation. De ce fait, malgré des caractères parfois attachant, une narration bien menée, Captain Fantastic est donc à fuir pour le public chrétien.
 

Hector JOVIEN

 
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