FANTASTIQUE Le Chasseur et la Reine des Glaces ♠


 
Le Chasseur et la Reine des Glaces est un conte fantastique. Il est construit comme un récit parallèle et une forme de suite à une récente et singulière adaptation de Blanche-Neige, Blanche-Neige et le Chasseur (2012). Une Blanche-Neige cuirassée, interprétée par Kristen Stewart, avait repris son château et son royaume des griffes de la méchante reine au miroir, marâtre sorcière et usurpatrice, les armes à la main. Fort curieuse, cette adaptation radicalement nouvelle du mythe de Blanche-Neige n’était pas sans qualités, à la seule condition d’accepter le principe de réécriture radicale.
 
Ici, il est désormais question de la sœur de la méchante reine, en principe défunte. On apprend qu’elle avait une sœur, belle jeune femme amoureuse et absolument pas sorcière. Suite à un drame affreux, elle est devenue presque folle, furieuse, et agressive, et a décidé de conquérir au nord un royaume, et de se nommer la Reine des Glaces. Le drame a permis à son don familial caché de sorcière d’émerger : elle peut tout geler autour d’elle. Elle décide de recruter des enfants, filles et garçons, pour en faire une armée de chasseurs. Elle leur donne une éducation collective et militaire, assortie de l’interdiction absolue d’aimer. Evidemment cette interdiction s’avère peu compatible avec la mixité, et ce dès l’adolescence. Un jeune couple est brisé par la Reine des Glaces. Un chasseur réussit à s’enfuir et devient, en exil, le Chasseur, sauveur de Blanche-Neige. Il est chargé par l’homme de confiance de Blanche-Neige de détruire le Miroir magique, en un lieu sûr spécifique. La Reine des Glaces ne doit pas s’en emparer.
 

Le Chasseur et la Reine des Glaces manque de rythme

 
Tout cela relève du conte, et devrait donc s’adresser avant tout aux enfants. Or le traitement des images est trop adulte pour eux, violent parfois. A l’inverse le public adulte peut trouver ce récit tout de même un peu naïf. Et puis surtout, le film manque de rythme : il s’étale sur près de deux heures, ce qui est nettement trop long. Une des modes communes aujourd’hui pour ce qui est réputé être un monde mythique plus ou moins scandinave provoque l’agacement : la présence de personnages secondaires de couleur est donc imposée par le politiquement correct ; en outre, chose trop prévisible encore, ils jouent évidemment un rôle très positif dans l’action…
 
Le Chasseur et la Reine des Glaces n’est pas absolument dépourvu de qualités. L’épisode de la forêt des Elfes est à peu près réussi. Mais le cumul de tous les défauts manifestes finit par faire trop, même pour le public le mieux disposé.
 

Hector Jovien

 
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