Selon les chiffres du gouvernement, l’agriculture française se meurt

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Près de 25.000 éleveurs français sont au bord du dépôt de bilan. Tel est le constat dressé par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui insiste sur « l’urgence » face à « la crise ». De fait, ces chiffres du gouvernement soulignent très clairement que notre agriculture, l’agriculture française, se meurt…
 
Au lendemain des nuits de la détresse qui se sont multipliées en France, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, affirme dans Le Parisien, que « 10 % des exploitations d’élevage » – soit entre 22.000 et 25.000 – sont au bord du dépôt de bilan, ce qui remettrait en cause quelque 40.000 emplois directs. Pas demain, aujourd’hui ; et plus précisément « cet été ».
 

L’agriculture française se meurt

 
« Nous vivons une crise agricole très importante en France », déclare Stéphane Le Foll. A la lecture de ces chiffres qui ont été « collectés département par département », le ministre insiste sur « l’urgence » qu’il y a désormais à traiter « trois crises, bovine, porcine et laitière, [qui] se conjuguent ».
 
« Il faut traiter l’urgence », conclut donc Stéphane Le Foll. Mais qui est au pouvoir depuis trois ans ? Apparemment, le ministre l’ignore.
 
Qui a promis, lors de la campagne présidentielle, de donner aux producteurs « les moyens de s’organiser pour rééquilibrer les rapports de force au sein des filières face à la grande distribution » ? Apparemment, le ministre l’ignore.
 
Qui ne cesse de vanter, dans les réunions et salons agricoles, « l’excellence » française, sans paraître se soucier des difficultés de ceux grâce à qui elle est une réalité ? Apparemment, le ministre l’ignore.
 

Le gouvernement agit en… publiant des chiffres

 
Il préfère déclarer : « Dans la crise actuelle, chacun est responsable, du consommateur à l’élu local, qui doit privilégier les produits français dans la restauration collective. » Faut-il, justement, que le consommateur ait accès à ces produits français.
 
Mais qu’importe ! Le principal, c’est de faire un exercice d’auto-satisfaction. Comme le fit mercredi dernier sur cette question, à sa place, et à la place de Manuel Valls qui, interpellé ne savait manifestement que répondre, son collègue Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, qui, vantant le travail du gouvernement, dont on peine pourtant à voir les réalisations en l’espèce, critiquait la responsabilité de la droite dans cette crise.
 
Jeudi, à l’occasion d’une conférence agricole organisée au Sénat, le président de la FNSEA Xavier Beulin a appelé à la mise en place d’un « plan de désendettement massif », notamment de la branche porcine. « Sans être démagogue, a-t-il affirmé, les paysans aujourd’hui ont beaucoup de mal à comprendre qu’on pourrait accepter un certain nombre d’aménagements concernant un pays de l’Union européenne et laisser de côté un pan de notre économie, à travers son élevage. »
 
Quel que soit la valeur des différents arguments avancés par les professionnels et les syndicats du monde agricole, le manque de réponse réelle du gouvernement signe aussi une volonté politique inflexible de laisser nos frontières ouvertes, quel qu’en soit le coût politique, social et humain. Les nombreux suicides de paysans sont des « dommages collatéraux » du mondialisme économique. Le grand capital et les multinationales y applaudissent naturellement. Le communisme également. Rappelons les paroles célèbres par lesquelles Marx conclut son discours sur le libre-échange :
 
« Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l’extrême l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. »
 

François le Luc