La Chine, leader mondial de la lutte contre le changement climatique ?

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Le plus gros pollueur au monde est en passe de devenir le modèle de la lutte contre le « changement climatique » : la Chine est saluée désormais par des groupes de protection de l’environnement comme le nouveau « leader mondial » dans le domaine. S’il fallait une preuve des vrais objectifs politiques de la lutte contre le CO2, elle est là : dans les louanges adressées tous azimuts à un pays qui ne cache pas sa volonté de prendre la tête de la globalisation. Bienvenue aux communistes !
 
C’est la chute de la production et de l’utilisation du charbon dans le pays, annoncée par le bureau national des statistiques de la Chine qui avance une baisse de 4,7 % de la consommation pour la seule année 2016, qui justifie cet enthousiasme révélateur.
 
Le porte-parole de Greenpeace pour l’Asie orientale – Greenpeace, vieux compagnon de route du communisme – Li Shuo, a ainsi déclaré : « La Chine s’est transformée de mauvais élève du climat en leader réticent, puis, aux discussions de Paris sur le changement climatique, en véritable leader. »
 

La Chine, leader mondial des émissions de CO2

 
C’est une déclaration qu’il suffit de mettre en regard des images des grandes villes chinoises noyées sous un épais manteau de vraie pollution (en non des émissions de CO2) pour en comprendre l’ironie involontaire.
 
Quoi que l’on pense de la mesure des émissions du CO2 et du soi-disant « réchauffement climatique », il est raisonnable de penser que les groupes de pression écologiques comme Greenpeace en tiennent compte dans leurs évaluations. Sur ce chapitre-là, aussi, la Chine dépasse allègrement tout ce qui se fait dans le monde développé. Sur la totalité des émissions en 2016, la Chine est responsable de 28,21 % d’entre elles, près de deux fois plus que les Etats-Unis (15,99 %) et plus de quatre fois celles de l’Inde (6,24 %) qui la suivent au palmarès. Et c’est à la Chine que l’on va confier le rôle d’élève modèle – ou plutôt de donneuse de leçons ?
 
Les groupes comme Greenpeace s’appuient sur des promesses de la Chine lors de la COP 21 à Paris : elle s’était engagée à réduire sa dépendance par rapport au charbon et à limiter ses émissions de CO2 d’ici à 2030. Dans le même temps, elle annonçait la construction de nouvelles centrales énergétiques au charbon alors que les deux tiers de son énergie, en 2015, étaient déjà fournis par ce type de centrale. Pour la seule année 2015, plus de 150 permis de construire ont été accordés par Pékin… A l’époque, comme nous le rapportions, cela permettait d’entrevoir la production d’un milliard de tonnes de CO2 supplémentaires par an.
 

La Chine lutte contre changement climatique à coups de nouvelles centrales au charbon

 
Qu’en est-il réellement ? Le bureau des statistiques donne-t-il des chiffres sincères ? D’après les autorités chinoises, au début de 2017, les autorités centrales de la Chine ont annulé 104 nouveaux projets mais la construction de nombreuses nouvelles centrales charbon est en cours d’achèvement malgré un problème de surcapacité aggravé, sans doute, par le ralentissement de l’économie chinoise. C’est peut-être celui-ci qui permet aux autorités communistes de donner le change…
 
Les énergies renouvelables – éolienne et solaire – sont elle aussi en surcapacité, à l’heure où la Chine s’est engagée dans un programme de construction chiffré à 474 milliards de dollars, construction en elle-même polluante, forcément. Le gouvernement reconnaît pourtant que près de 20 % de la capacité énergétique de ces gigantesques centrales « vertes » déjà existantes, poussant un peu partout dans le pays, ne servent à rien puisqu’il est impossible de relier leur production au réseau électrique.
 

Le changement climatique combattu par l’énergie verte inutilisable !

 
Présenter la Chine comme le leader de la lutte contre le « changement climatique » relève dès lors de la supercherie. Ce sont évidemment les déclarations et les nominations faites par Donald Trump, climatosceptique décidé à ne plus laisser son pays subir les contraintes et handicaps dont souffre le monde développé à la faveur de la mise en place de la limitation des émissions de CO2, qui laissent la place libre au plus grand pays toujours ouvertement communiste au monde.
 
De la même manière, la Chine multiplie les déclarations faisant état de sa prétention à mener désormais la marche vers le mondialisme face au repli des Etats-Unis. Et elle se positionne en tête ou dans les équipes dirigeantes de nombreuses institutions supranationales – sous les applaudissements des globalistes, à Davos, Dubaï ou ailleurs.
 

Anne Dolhein

 
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