Homosexualité : la conférence de Lambeth, rassemblement de la Communion anglicane, est annulée

Communion anglicane Homosexualite conference Lambeth annulee
 
L’archevêque de Canterbury Justin Welby, primat de l’Eglise anglicane d’Angleterre, a pris la décision d’annuler la prochaine conférence de Lambeth, au motif que des centaines d’évêques de la Communion anglicane, notamment ceux d’Afrique et d’Asie, risquaient de la boycotter. Larvé jusqu’à ce jour, le schisme qui divise les Eglises anglicanes sur la question de l’homosexualité, devient ainsi public – et officiel. D’autant que ladite conférence ne devait se tenir qu’en 2018 ! Si donc les autorités anglicanes jettent l’éponge, c’est qu’elles considèrent comme impossible de résoudre cette difficulté d’ici à quatre ans.
 

La Communion anglicane divisée sur l’homosexualité

 
Il faut d’ailleurs considérer que la déchirure remonte à plus de dix ans, lorsque, en 2003, l’Eglise épiscopalienne, branche américaine de la Communion anglicane, a ordonné évêque du New Hampshire, le révérend Gene Robinson, qui vivait en couple avec un homme (dont il a depuis divorcé), et militait pour le mariage homosexuel. L’anglicanisme s’est alors divisé : les Eglises américaine, canadienne et une frange de l’Eglise d’Angleterre, qui n’y voyaient nulle difficulté se sont retrouvées opposées aux Eglises africaine, puis asiatique, qui veulent vivre une fidélité intégrale – du moins sur ce plan – à la Bible.
 

La précédente conférence de Lambeth déjà

 
Justin Welby n’a d’ailleurs guère le choix. Pour trois raisons. La première est qu’il y a un précédent. En 2008, quelque deux cents évêques anglicans, majoritairement africains, avaient déjà refusé de se rendre à la conférence de Lambeth, et créé, pour protester contre cette dérive, une Communion anglicane séparée : le Global South.
 

L’Angleterre dépassée

 
La seconde est une question de rapport de forces. Si l’Eglise anglicane d’Angleterre est considérée, historiquement, comme l’Eglise-mère de la Communion anglicane, cela fait bien longtemps que les forces vives de l’anglicanisme se situent en Afrique – même après cette scission du Global South.
 
La troisième enfin est d’espérer éviter un scandale plus grand, à l’heure où l’évêque anglican de Buckingham, Alan Wilson, menace de révéler l’homosexualité d’une dizaine de ses confrères. Il y a là en germe le risque très net d’une nouvelle division.