Concile panorthodoxe : Rome invitée mais dans l’embarras

Concile panorthodoxe Rome
Le patriarche Bartholomée Ier, le pape François et l’archevêque orthodoxe d’Athènes Ieronymos II.

 
Le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a invité le pape François à envoyer des observateurs de haut niveau au concile panorthodoxe qui devrait s’ouvrir en Crète dimanche 19 juin prochain, jour où les orthodoxes fêtent la Pentecôte selon le calendrier julien. Le pape y a délégué le cardinal Kurt Koch et l’évêque Brian Farrell, respectivement président et secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
 

Rome soutient l’unité d’une Église orthodoxe désunie

 
Dans un entretien du 8 juin avec Catholic News Service, agence d’information liée à la Conférence épiscopale des États-Unis, et alors que les informations s’étaient déjà accumulées annonçant que plusieurs Églises orthodoxes ne se rendrait pas au concile panorthodoxe, l’évêque Farrell disait que l’Église catholique espérait toujours qu’il se tiendrait ajoutant, curieusement, que la présence d’observateurs du Saint-Siège se voulait « être un signe de notre grand soutien à l’unité de l’Église orthodoxe ».
 

Le concile panorthodoxe met Rome dans l’embarras

 
Si le concile s’ouvre bien le 19 juin sans la présence de plusieurs Églises – y compris, peut-être, de la plus importante : l’Église russe –, le signe ne sera pas perçu comme un « grand soutien à l’unité de l’Église orthodoxe », mais plutôt comme un soutien à Bartholomée Ier, ce qui ne sera pas du goût des Églises absentes. Si, en raison de l’absence d’Églises orthodoxes, Rome s’abstenait d’y avoir des observateurs, chacun l’interpréterait comme un soutien indirect à Cyrille Ier, le patriarche de Moscou, qui est à la manœuvre pour faire ajourner le concile panorthodoxe. Dans un cas comme dans l’autre, le Saint-Siège se retrouverait dans une situation bien inconfortable…