Les conservateurs britanniques envisagent un retrait de la Convention européenne des droits de l’homme

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Le ministre de la justice britannique, Chris Grayling, a annoncé que si les conservateurs gagnent les prochaines élections au Royaume-Uni un « ultimatum » sera adressé aux juges de Strasbourg afin que les Cours européennes se bornent à l’avenir à un rôle de simple « conseil ». En cas de refus du Conseil de l’Europe, le Royaume-Uni se retirerait aussitôt de la Convention européenne des droits de l’homme, dont la Cour du même nom vérifie aujourd’hui souverainement – et même « supra-souverainement » – le respect.
 
Le projet consisterait à rédiger une nouvelle « Bill of Rights » – une charte des droits – dont les magistrats britanniques apprécieraient le respect en tant que juges de dernière instance et « ultimes arbitres ».
 

Les conservateurs britanniques en butte à la Convention européenne des droits de l’homme

 
Cela « restaurera le bon sens et ce sera la Grande-Bretagne d’abord », a indiqué le Justice Secretary Chris Grayling qui veut voir ainsi la Cour suprême britannique restaurée dans ses droits, afin d’éviter – par exemple – les « farces » conduisant à interdire au Royaume-Uni de « déporter » des criminels et des terroristes étrangers sur le fondement de la Convention européenne.
 
Les jugements de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) pourraient également être soumis au veto du Parlement britannique.
 
Parmi les mesures annoncées, Grayling a déjà annoncé le plan conservateur d’interdire aux immigrés illégaux d’invoquer le « droit à la vie familiale » (proclamé par la Convention) à l’appui de leur prétention de demeurer sur le sol britannique. Autre innovation de taille : les affaires de non-respect des droits de l’homme seraient limitées au Royaume-Uni, afin que les soldats de Sa Majesté en mission à l’étranger ne soient plus exposés à des procédures qui sapent leur capacité à faire leur travail.
 
Le Parlement pourrait aussi saisir l’occasion pour bloquer les plans européens d’accorder le droit de vote aux prisonniers et de bannir les sentences à vie.
 
Le ministre a également cité les affaires « insignifiantes » qu’il s’agit de pouvoir bloquer, comme celle de 200 prisonniers musulmans qui s’étaient plaints de voir leurs « droits humains » bafoués parce qu’on leur avait servi du porc : « Nous ne pouvons plus tolérer ce glissement de la mission (de la CEDH). Nous sommes en face d’un chèque en blanc légal, qui permet à la Cour d’aller là où elle veut ».
 
Voilà une manifestation de « souverainisme » qui, à supposer qu’elle soit sincère et même si elle n’aboutit pas, indique au moins clairement ce que le gouvernement conservateur britannique juge électoralement payant.