Etats-Unis : accidents routiers en hausse dans les Etats qui ont légalisé la consommation de cannabis

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Selon une étude publiée en juin dernier par le Highway Loss Data Institute, une association à but non lucratif des compagnies d’assurance aux Etats-Unis, les trois Etats qui ont légalisé la consommation de cannabis à but « récréatif » (par opposition aux utilisations médicales), ont enregistré une hausse des sinistres routiers de 3 % par rapport aux Etats voisins qui n’ont pas fait le choix de la légalisation. Il s’agit d’une étude purement statistique qui ne s’est pas intéressée à la proportion d’accidents dans lesquels des conducteurs étaient sous l’emprise du cannabis. L’évolution du nombre d’accidents déclarés aux assureurs a été comparée à l’évolution de la situation dans les États voisins et il en a été déduit cette hausse supplémentaire de 3 %. En termes absolus, la hausse du nombre d’accidents de la route depuis la légalisation de la consommation de cannabis a été de 16 % au Colorado, de 6,2 % dans l’Etat de Washington et de 4,5 % dans l’Oregon, ce qui pourrait suggérer que l’effet de la libéralisation de la consommation – et de la commercialisation – du cannabis va en s’amplifiant, puisque de ces trois Etats, c’est le Colorado qui a légalisé l’usage « récréatif » du cannabis le premier, en 2012, et l’Oregon le dernier, en 2015.
 

La légalisation de la consommation a entraîné une forte hausse du nombre d’accidents mortels liés au cannabis

 
Si certains ont voulu voir une réduction du nombre global d’accidents mortels après la légalisation du cannabis à usage médical et même « récréatif » dans certains Etats, le nombre d’accidents mortels liés au cannabis a en fait doublé dans l’Etat de Washington après la libération de la consommation, en décembre 2012, de cette drogue faussement qualifiée de « douce ». Selon une étude de l’AAA Foundation for Traffic Safety, le pourcentage de conducteurs sous l’effet du cannabis impliqués dans les accidents mortels survenus dans cet État est passé de 8 à 17 % entre 2013 et 2014. Pour les auteurs de cette étude, il ne sert à rien, comme l’a fait l’Etat de Washington, de limiter le taux de THC dans le sang autorisé pour conduire, à l’instar de ce qui se fait avec l’alcool, car il n’existe pas de plafond en dessous duquel la conduite n’est pas dangereuse : cela varie grandement d’un individu à l’autre.
 
Au Colorado, le nombre de morts sur la route dans des accidents avec un conducteur ayant pris du cannabis a augmenté de 48 % pendant la période 2009-2012, après la commercialisation du cannabis à usage médical, par rapport à la période 2006-2008, puis à nouveau de 41 % en 2013-2014, après la légalisation de la consommation à but « récréatif ». En 2014, les accidents impliquant des conducteurs ayant consommé du cannabis totalisaient 19,3 % des morts contre 6,9 % en 2006. Cela représentait 94 morts sur 488 sur les routes du Colorado en 2014, contre 170 morts attribués à la consommation d’alcool. Personne n’invoque pourtant le principe de précaution.
 

Olivier Bault