ACTION/POLICIER
Conspirancy •


 
Conspirancy, soit évidemment en français « La conspiration », est un film d’action mêlé de policier, voire d’espionnage. La conspiration dont il est question prend un écho particulier avec l’actualité douloureuse, immédiate, qui était déjà probablement celle du moment du tournage. Londres est menacée d’un terrible attentat terroriste, lors d’un grand rassemblement dans un stade. Les terroristes se réclament du salafisme, c’est-à-dire la lecture fondamentaliste de l’islam, proposée par le Califat ou de nombreux autres mouvements internationaux, dont Al-Qaïda pour le plus célèbre, sinon l’Arabie saoudite ou le Qatar – non-mentionnés évidemment dans le film. Naturellement, les policiers se doutent de quelque chose mais doivent identifier précisément la cible et arrêter les auteurs de l’attentat, évidemment avant le crime mais en s’appuyant sur un dossier criminel suffisant. Un suspect n’est pas forcément un coupable, et, dans le contexte actuel, les suspects abondent. Les plus évidents ne sont pas forcément les bons.
 
Une enquêtrice, membre de la CIA, coopérant avec les services secrets britanniques, travaille comme infiltrée dans les services sociaux à Londres. L’idée, loin d’être stupide, est qu’elle a des chances élevées de croiser des individus suspects dans le cadre de son travail officiel d’assistante sociale. Lorsque le contact n’est pas direct, les populations largement musulmanes dont elle gagne la confiance peuvent lui livrer, consciemment ou non, de précieuses informations. Ainsi, elle se trouve prise dans une conspiration – d’où le titre – qui la dépasse. Des manipulations sont opérées à des degrés multiples. Le spectateur attentif suit l’action sans trop de difficulté – enfin nous semble-t-il, une voisine au cinéma s’est plainte de n’avoir rien compris, ce qui est assurément pénible -, même si le jeu du raffinement dans la complexité peut néanmoins paraître excessif.
 

Conspirancy, entre film d’action et politiquement correct

 
En fait, Conspirancy souffre de l’empreinte obligatoire du politiquement correct. Il en résulté cette complexité excessive, issue de la volonté obstinée de ne surtout pas pratiquer les fameux « amalgames », strictement interdits par la pensée officielle, qu’il serait tentant de faire entre islam, terrorisme, immigration…Ainsi, le plus terrible et fanatique des terroristes sera donc – la chose est explicite dès le début du film – un Anglais de souche converti à l’islam, et bien des musulmans, humainement absolument excellents, issus de l’immigration visible, aideront l’enquêtrice et la police britannique à venir à bout des criminels… L’intrigue y perd aussi car elle est devenue en partie prévisible. Les manipulateurs occultes des terroristes islamistes ne sont eux pas crédibles le moins du monde car on se demande bien ce qui peut les motiver. Comme les personnages en question ne s’expliquent nullement, il faut en déduire que les scénaristes ne l’ont visiblement pas trouvé non plus…Tout ceci est pour le moins agaçant.
 
Cependant, dans sa stricte dimension essentielle de film d’action, il faut bien reconnaître que Conspirancy n’est pas manqué. Il alerte en outre sur le danger d’attentats bactériologiques, ce qui n’a encore jamais eu lieu heureusement à une échelle significative, mais relève du domaine du crédible.
 

Hector JOVIEN

 
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