Un couple du Texas paie 100.000 dollars pour choisir le sexe de son enfant par FIV

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Les Costa, un couple du Texas, ont dépensé 100.000 dollars pour s’assurer d’avoir une fille alors qu’ils « planifiaient » la troisième grossesse de Rose qui avait déjà donné le jour à deux garçons. Vincent et Rose Costa ne sont pas un couple infertile : les deux garçons sont nés de manière naturelle. Mais voilà : l’épouse se sentait « incomplète en tant que mère » tant qu’elle n’aurait pas une fille.
 
Elle est aujourd’hui enceinte de quatre mois d’une petite fille déjà prénommée Olivia. Le rêve d’une vie : elle s’imaginait maman d’une fille depuis son enfance. Rose a elle-même deux frères : elle n’imaginait pas de laisser ses deux autres enfants, Gabriel, 15 ans, et Igor, 13 ans, sans petite sœur.
 
Vincent Costa, lui, voulait tout simplement avoir un troisième enfant, se moquant du sexe du nouveau bébé. C’est pour faire plaisir à sa femme qu’il s’est embarqué avec elle dans une série de tentatives de fécondations in vitro (FIV) dont le seul objectif était de permettre de choisir le sexe de l’enfant par diagnostic pré-implantatoire (DPI). Le DPI s’est étendu, en passant, à un diagnostic génétique pour éviter de conserver un embryon atteint de trisomie ou de dystrophie musculaire.
 

100.000 dollars pour avoir une fille par FIV : le couple du Texas ne souffrait même pas d’infertilité

 
Les 100.000 dollars qu’auront coûtés ces procédures, et dont une partie a été prise en charge par l’assurance santé du couple, ne sont que la face matérielle de cette absurde procédure qui ne visait pas même à remédier à une stérilité. Trois ans de FIV – il y en a eu sept au total – ont été nécessaires pour aboutir à cette grossesse « choisie ». Une première grossesse obtenue par ce moyen a abouti à une fausse couche il y a deux ans. Entre les tentatives, Rose et Vincent avaient recours à la contraception pour éviter de concevoir un enfant naturellement : ç’aurait pu être un garçon.
 
Au fil des ans, ce sont donc des dizaines d’embryons qui ont été rejetés, puisque le choix d’un embryon femelle viable suppose la « fabrication » de plusieurs petits d’homme… Ces embryons « surnuméraires », Rose et Vincent avaient la possibilité de les détruire, de les donner, de les céder pour la recherche ou de les congeler. La première tentative a abouti ainsi à la fabrication de cinq embryons, tous des garçons : Rose les a « donnés » à la clinique.
 
Jennifer Lahl, présidente du Center for Bioethics and Culture Network, a dénoncé la mentalité du « droit à tout » qui a poussé ce couple à se lancer dans une entreprise aussi délirante. « On fabrique des enfants sur mesure comme un sac Prada… »
 

Choisir le sexe de son enfant par FIV, une pratique qui se répand aux Etats-Unis

 
Rose Costa a bien voulu reconnaître que sa démarche était « controversée », mais si elle a accepté de parler aux médias, c’est parce qu’elle pense qu’elle n’est pas seule dans son désir d’avoir un enfant d’un sexe (pré-)déterminé. « Je connais beaucoup de gens, particulièrement des femmes, qui ont ce genre de désir et qui aimeraient en savoir davantage ; comment cela fonctionne et ce qu’ils peuvent envisager », a-t-elle dit, saluant au passage son mari qui l’a soutenu après chaque échec de FIV en la poussant à « essayer encore une fois ».
 
On ne sait pas la proportion exacte des FIV qui ont pour objectif le choix du sexe de l’enfant, sur les 160.000 procédures annuelles comptabilisées aux Etats-Unis. Le Dr Jeffrey Steinberg de Fertility Institutes exerce sa spécialité à New York et à Los Angeles : selon lui, 85 % de ses patients ont la sélection selon le sexe comme seul objectif. La plupart n’ont aucun problème de fertilité. Et si la majorité de ses patients sont américains, il « soigne » aussi des clients venus du Royaume-Uni, de France, de Chine et d’Inde où le choix du sexe de l’enfant est interdit par la loi.
 
C’est même une activité en pleine expansion : selon Steinberg, le nombre de demandes a augmenté de 250 % en cinq ans. Et ses cliniques y répondent sans le moindre scrupule : « Nous sommes ouverts à tous, peu importe qu’il s’agisse de leur premier ou de leur quatrième bébé. »
 

Des enfants faits sur mesure par FIV : le “Meilleur des Mondes” est parmi nous

 
Steinberg a été contraint de délocaliser une partie de son activité vers le Mexique, car il propose, outre le choix du sexe, celui de la couleur des yeux des bébés qu’il sélectionne sur DPI. Cette pratique-là avait suscité un tollé lorsqu’il avait commencé à la proposer en 2009.
 
Un autre médecin spécialisé dans la FIV, le Dr Joel Batzofin de New York Fertility services, déclare recevoir lui aussi des « centaines » de demandes en ce sens. Cela ne lui pose aucun problème moral : « Ce n’est pas illégal et cela ne fait de tort à personne », assure-t-il. Contre-vérité évidente : outre que la FIV est une procédure pénible pour la mère, elle s’accompagne de destructions et autres utilisations d’embryons, méconnaît la loi naturelle qui veut que l’enfant ne soit pas privé volontairement du droit d’être conçu par un acte d’amour de ses parents, elle crée le lit de désordres et déséquilibres gravissimes pour la société comme le montrent les exemples de la Chine et de l’Inde où des millions de filles manquent à l’appel.
 
Batzofin assure que 10 % de ses clients demandent de choisir le sexe de l’enfant à l’occasion d’une FIV, particulièrement les hommes gays qui utilisent des ovules donnés, leur propre sperme et une mère porteuse. « Les hommes homos tendent à vouloir des garçons »…
 

Anne Dolhein