Karl Andree, britannique, 74 ans, condamné à 360 coups de fouet en Arabie saoudite pour fabrication d’alcool

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Karl Andree subit de plein fouet – c’est le cas de le dire – les rigueurs de la charia dans un pays islamique allié, et donc, suppose-t-on, « modéré ». Le Britannique travaillait depuis 25 ans dans l’industrie du pétrole au Proche Orient, menant sa vie d’Occidental « ex-pat » : il a été arrêté en août dernier en Arabie saoudite, lorsque les forces de l’ordre ont découvert des bouteilles d’alcool de contrebande dans sa voiture. Il a été aussitôt emprisonné et devra subir 360 coups de fouet en place publique pour avoir fabriqué de l’alcool, qui est totalement hors-la-loi dans ce pays de stricte observance de l’islam « conservateur ». La punition corporelle devrait être appliquée à sa sortie de prison.
 
Les enfants de Karl Andree, Hugh, Kirsten et Simon, ont fait appel au Premier ministre David Cameron afin qu’il intervienne auprès du gouvernement saoudien : « Il n’y a pas le moindre doute dans notre esprit : 350 coups de fouet le tueraient », ont-ils indiqué à la presse.
 

Karl Andree a fabriqué de l’alcool dans un pays de charia

 
A quoi s’ajoute l’état de santé de sa femme : l’épouse de Karl, Verity, victime de la maladie d’Alzheimer, est en train de mourir en Angleterre.
 
De fait, Karl Andree, affaibli par sa lutte contre trois cancers et asthmatique, est en mauvaise santé, une situation aggravée par son séjour de plus d’un an dans la prison Briman de Djeddah : elle jouit d’une fort mauvaise réputation en raison des tortures et des conditions inhumaines qui y règnent.
 
Il a accompli la totalité de sa peine d’emprisonnement : elle était de douze mois et il devait sortir en août. Mais voilà deux mois qu’il est retenu, en attendant que les autorités décident à quel moment ils appliqueront la peine du fouet qui fait partie intégrante de la sentence.
 
Le ministère des Affaires étrangères a reçu la famille de Karl Andree et assure que l’ambassade du Royaume-Uni fait tout ce qui est en son pouvoir à Djeddah pour s’assurer des bonnes conditions de détention du ressortissant britannique, et pour obtenir sa libération le plus vite possible.
 

L’Arabie saoudite ne craint pas de punir de 360 coups de fouet un Britannique de 74 ans

 
Mais l’Arabie saoudite est un honorable partenaire et un allié de l’Occident : c’est en milliards de livres que se chiffre la coopération entre sociétés britanniques et saoudiennes et les ventes d’armes du Royaume-Uni au pays du roi Salman pèsent aussi très lourd : dernier en date, un contrat de vente de chasseurs à l’armée de l’air saoudienne signé l’an dernier a été signé pour plus de 5 milliards d’euros. Une raison pour observer une certaine discrétion vis-à-vis des pratiques inhumaines du pays islamique ?
 
30.000 Britanniques travaillent aujourd’hui dans le pays, où ils sont censés observer la stricte loi de la charia. Elle n’a pas grand-chose à envier aux pratiques de l’Etat islamique dans la Syrie voisine : la peine de mort, y compris par crucifixion, attend les violeurs, les meurtriers, les blasphémateurs, le traîtres, les consommateurs réguliers de drogue, les homosexuels, les convaincus de sorcellerie et l’apostasie. L’amputation punit les voleurs. La lapidation et le fouet sont réservés à l’adultère, la consommation d’alcool encourt le fouet – 80 coups dans le « Califat » contrôlé par l’Etat islamique, un nombre à fixer par le juge en Arabie saoudite.
 
Il faut préciser que le système des jurés n’existe pas dans le pays, où les juges décident seuls, souvent sur la seule foi de rapports de police.
 

Anne Dolhein