Pour la Cour européenne de justice l’obésité est un handicap. Elle crée donc des droits

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La Cour européenne de justice vient de juger que l’obésité fait partie des handicaps qui méritent une protection à l’égard de la discrimination, et que donc le surpoids crée des droits pour celui qui en souffre. La Cour était invitée à se prononcer sur le licenciement d’un assistant maternel danois frôlant les 160 kilos. En lui donnant raison dans sa plainte pour licenciement abusif, elle a ouvert un vaste champ de nouveaux devoirs qui pourraient à l’avenir… peser sur tout employeur d’un employé rondelet.
 
Karsten Kaltoft avait été licencié par les autorités locales de son poste de garde d’enfants parce que son embonpoint lui interdisait de lacer les chaussures des petits qu’il était censé entourer de ses soins : il lui fallait l’assistance d’un collègue. Bien sûr, les chaussures à scratch existent, et on peut aussi laisser les gamins pieds-nus ; mais enfin il y a comme cela des vieilles habitudes… Et personne ne songerait à engager un unijambiste comme première dans un grand ballet.
 

La Cour européenne proclame les droits de l’obésité

 
Bien que l’employeur de M. Kaltoft ait assuré que son obésité n’avait rien à voir avec son licenciement – il alléguait un allégement de la force de travail en raison d’une diminution du nombre d’enfants à garder – c’est sur le point de l’obésité que le gouvernement danois a saisi la Cour européenne de justice. Et l’affaire a fait boomerang, en quelque sorte.
 
Si l’obésité est un handicap, on peut imaginer des protections spécifiques à la charge des employeurs au sein de l’Union européenne : l’obligation de fournir des meubles de bureau ou de travail adaptés, des places de parking spécifiques, des possibilités de travail à domicile… Nombre d’employeurs ont contesté l’irréalisme de la décision. Sans compter qu’elle pourrait encourager les salariés à abuser des desserts et des alcools dans l’espoir d’accéder à un statut protégé.
 
Les responsables d’associations d’obèses dénoncent à l’inverse le risque de « friction » entre les employés filiformes et les autres, considérés comme de (gros) profiteurs.