La Cour suprême de l’Alabama se bat contre le pouvoir fédéral américain pour protéger le mariage

Cour supreme Alabama proteger mariage contre pouvoir federal
 
C’est une confrontation constitutionnelle majeure qui se joue actuellement dans l’Etat de l’Alabama où un juge, Chief Justice Roy Moore, a décidé de se rebeller contre la « tyrannie judiciaire » qui cherche à violer la vérité du mariage en même temps qu’elle méprise les droits des Etats de l’Union. La question se pose en ces termes : les cours fédérales ont-elles le droit constitutionnel de redéfinir le mariage contre la volonté des Etats ? Dans une décision prise dans le cadre de la Cour suprême de l’Alabama, ce juge a clairement répondu « non », enjoignant à tous les juges des juridictions inférieures de refuser de fournir des certificats en vue de « mariages » de couples de même sexe.
 

La plupart des juges sont prêts à suivre l’injonction.

 
Tout a commencé le mois dernier lorsqu’un juge fédéral de l’Alabama, Callie Granade, a rendu une décision de redéfinition du mariage de manière à l’ouvrir aux couples de même sexe, malgré l’hostilité de la plus grande partie du corps judiciaire de l’Etat et de celle, parfaitement connue, de la population de l’Alabama, puisque sa constitution, avec l’approbation de 80% des votants, qualifie le mariage d’« alliance sacrée, solennisée entre un homme et une femme ».
 

Roy Moore, juge courage de l’Alabama, défend le mariage vrai

 
Le juge Roy Moore a invoqué à la fois la volonté du peuple, les constitutions de l’Alabama et des Etats-Unis, les Pères fondateurs, la jurisprudence et la Bible (les Etats-Unis ne sont pas laïcistes) pour dénoncer la volonté de « destruction » de l’institution matrimoniale dont nombre de jugements rendus font preuve. Il a particulièrement souligné que le respect du 10e amendement de la Constitution fédérale réserve aux Etats tous les pouvoirs qui n’ont pas été expressément délégués à Washington : la question du mariage n’en fait certainement pas partie, même si « des douzaines de gouvernements des Etats se sont aplatis devant les décisions judiciaires illégales ».
 
L’Alabama n’a aucune intention de devenir le 37e Etat des Etats-Unis à accepter la dénaturation du mariage. Après le refus, le 8 février, de la Cour Suprême fédérale de suspendre la décision de Callie Granade, la riposte du juge Moore a été immédiate et ferme, et se termine par ces mots : « Tout supposé “mariage” » entre homosexuels « est invalide dans cet Etat ».
 

Etats-Unis : le gouvernement des juges appuie le pouvoir fédéral et le “mariage” gay

 
Le gouverneur de l’Alabama, qui avait plusieurs fois répété son opposition au « mariage » des couples de même sexe, et qui a dit son désaccord avec la décision de Callie Granade, n’a pas pris position pour autant, s’abritant derrière le déroulement des procédures pour « permettre à la question du mariage homosexuel de se régler à travers les voies légales normales » : il n’agira ni contre les juges qui continuent de fournir des certificats en vue de ces unions, ni contre ceux, deux fois plus nombreux, qui se sont soumis à l’injonction du juge Moore.
 

Se protéger contre la Cour suprême des Etats-Unis

 
La crise constitutionnelle qui en résulte dans l’Alabama prend de l’ampleur, sous la pression des lobbies pro-LGBT qui veulent imposer le « mariage » des couples homosexuels envers et contre la volonté de l’écrasante majorité des électeurs. C’est en même temps une bataille pour le pouvoir et le gouvernement des juges, dont on voit mal comment ils peuvent s’accorder avec la démocratie – mais les libéraux ne sont pas à une « contradiction » près.