La Cour suprême des Etats-Unis se prononcera fin juin sur le « mariage » gay, et reconnaît que celui-ci menace la liberté religieuse

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Pendant que l’on s’interroge sur les intentions de vote des neuf juges de la Cour suprême des Etats-Unis – certains n’ont pas fait mystère de leur volonté d’aller dans le sens du lobby LGBT – le débat sur le « mariage » des couples homosexuels révèle au grand jour les dangers que ferait courir une réponse favorable à cette révolution de société à la liberté religieuse aux Etats-Unis.
 

Une menace contre la liberté religieuse

 
C’est à la fin juin que la Cour suprême devrait se prononcer sur la constitutionnalité du « mariage » gay et que l’on saura donc ce qu’il en est de cette menace prochaine, particulièrement inquiétante pour les catholiques américains.
 
C’est sur interpellation du juge Samuel Alito que le « Solliciteur General » des Etats-Unis a reconnu que la liberté religieuse est directement menacée par la légalisation du « mariage » homosexuel. Donald Verrili s’exprimait en tant que représentant de l’administration Obama, et répondait sur le point de savoir si les associations pourront conserver leur exonération fiscale si sa constitutionnalité est reconnue. Alito soulevait le précédent de l’université Bob Jones qui a perdu ce statut en raison de l’interdiction qu’elle faisait à ses étudiants de sortir avec une personne d’une autre race ou de l’épouser.
 

Le « mariage » gay et la liberté religieuse : « Ce sera un problème »

 
Réponse de Verrili : « Vous savez, je… je ne crois pas pouvoir répondre à cette question sans connaître davantage de détails, mais ce sera certainement un problème. Je… je ne le nie pas. Je ne le nie pas, juge Alito. Ce sera… ce sera un problème. »
 
Ses hésitations même montrent bien que des choses importantes sont ici en jeu.
 
Dans un premier temps, le juge Antonin Scalia, lui aussi de tendance conservatrice, avait déjà interrogé le principal défenseur du « mariage » gay, Mary L. Bonauto, en lui demandant si les membres du clergé allaient être contraints de célébrer de telles unions. Elle avait répondu qu’il n’en était pas question, et ce pour aucune confession.
 
Le juge John G. Roberts Jr avait également interrogé Verrili, qui défendait, bien sûr, la constitutionnalité du « mariage » des couples. Il avait posé le cas suivant : « Une école confessionnelle qui offre des logements aux couples serait-elle contrainte de proposer de tels logements aux couples de même sexe ? »
 

La Cour suprême se prononcera fin juin en toute connaissance de cause

 
Le Solliciteur Général n’a pas dit non, observe LifeSiteNews. Il a esquivé en déclarant que le gouvernement fédéral n’a pas à présent de loi interdisant la discrimination en de telles matières pour ce qui est de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Et les Etats ? Eh bien, « cela dépendra de savoir comment les Etats établissent l’équilibre entre leurs lois sur les droits civils, s’ils décident de mettre ou non en place une loi contre la discrimination à raison de l’orientation sexuelle, et s’ils décident ou non de prévoir des exception » : « Des Etats différents pourraient choisir des équilibres différents », a-t-il conclu.
 
L’esquive est au niveau fédéral, si l’on peut dire : le principe d’une atteinte à la liberté religieuse est pleinement accepté dès lors qu’elle résultera des lois des Etats.
 
Pire, il a reconnu que les droits des établissements religieux comme les écoles résulteront, s’ils sont reconnus, d’un régime dérogatoire. Et s’il est vrai qu’il n’y a pas de législation fédérale contre la discrimination, elle est appelée de ses vœux par le président Barack Obama. Et Hillary Clinton – pour ne nommer qu’elle – ne fait pas mystère de son engagement en faveur des droits LGBT. Une telle loi serait en pleine cohérence avec une décision de constitutionnalité du « mariage » homosexuel.
 

Les Etats-Unis accepteront-ils la menace sur la liberté religieuse ?

 
Le droit d’une école confessionnelle de s’organiser conformément à sa foi est donc d’ores et déjà clairement menacé.
 
Menacées dans leur organisation et leurs droits concrets de vivre selon leurs convictions, les confessions qui sont nombreuses à défendre les points fondamentaux de la morale naturelle sont également exposés à perdre leurs moyens de subsistance, ou du moins une bonne partie de ceux-ci, dans la mesure où les exonérations fiscales pourront tomber à la faveur de loi anti-discrimination.
 
Les associations pour la défenses des libertés religieuses s’inquiètent et ne se contentent pas des paroles rassurantes, notamment en ce qui concerne l’obligation qui pourrait être faite aux membres du clergé de célébrer des « mariages » homosexuels, puisque des tentatives ont déjà eu lieu, notamment dans l’Idaho où deux pasteurs protestants qui gèrent une « chapelle de mariages » ont été poursuivis pour avoir refusé leurs services à un couple homosexuel. Ils ont fini par gagner. Mais on sait à quel point les juges américains les plus libéraux n’hésitent pas à imposer leur relativisme au service de la culture de mort, et à quel point les Etats-Unis imposent la révolution par voie juridique en donnant un pouvoir nettement antidémocratique à la Cour suprême.
 
L’affaire du « mariage » homosexuel, qui concerne une infime partie de la population – et même une petite partie de la population homosexuelle – se révèle de plus en plus comme une machine de guerre contre la morale naturelle et les droits des croyants. Il s’agit avant tout de « normaliser » l’activité homosexuelle en pénalisant l’affirmation qu’elle est contre nature.
 

Anne Dolhein