Un Cubain qui a agité un drapeau américain et déclare croire en Dieu envoyé à l’asile

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Dans un pays communiste, ne pas croire que le communisme est bon et, pire, rejeter l’athéisme officiel a depuis les débuts de la révolution bolchevique conduit beaucoup de braves gens à l’asile psychiatrique. C’est l’autre forme du goulag, et à Cuba, elle est toujours bien présente, comme le montre l’exemple de ce Cubain qui lors des célébrations du 1er mai a agité un drapeau américain et même osé affirmer qu’il croit en Dieu.
 
Daniel Llorante Miranda est un dissident connu qui a voulu protester visiblement et bruyamment contre le régime castriste en faisant irruption lors du défilé officiel qui marque chaque année le jour de la « fête du travail ». Il a été interpellé et envoyé à l’hôpital psychiatrique Boyeros – Mazzora pour les intimes – où les représentants des autorités publiques ont tenté de l’obliger à prendre des médicaments psychotropes, selon le journaliste cubain dissident Serafin Moran.
 
En outre, Llorente est accusé de « trouble à l’ordre public et résistance aux forces de l’ordre », sans qu’il soit possible de dire actuellement si ces accusations aboutiront un procès, étant donné qu’il peut être déclaré mentalement irresponsable.
 
De quelle maladie mentale souffre-t-il ? Les autorités ne l’ont pas précisé.
 

Il agite un drapeau américain et dit croire en Dieu : il est fou !

 
Serafin Moran a malgré tout pu rendre visite à Llorente à l’asile, enregistrant ses paroles ; le dissident s’y exprime clairement et sans confusion, affirmant sa fierté d’avoir défié les autorités communistes cubaines. Le journaliste en tire argument pour déclarer que le gouvernement cubain invoque une supposée maladie psychiatrique afin d’éviter d’avoir à l’ajouter au nombre croissant de prisonniers politiques détenus dans l’île.
 
L’ONG « Commission cubaine pour les droits de l’homme et la réconciliation nationale » qui tient un registre des arrestations politiques dans le pays, a dénoncé « la détention de Llorente Miranda dans un établissement de santé mentale à la Havane directement contrôlé par la police politique secrète », ajoutant qu’il y a des raisons de croire que le dissident y subit des maltraitances psychiatriques.
 
Son fils Eliécer a en tout cas déclaré dans la presse de Floride que son père est actuellement détenu en raison de ses déclarations publiques relatives à sa foi en Dieu. « Ils disent que parce qu’il croit en Dieu et en parle tout le temps il y a un désordre mental. C’est un mensonge. Il m’a dit de parler aux journalistes dès le premier jour où je lui ai rendu visite parce qu’il a signé un document affirmant qu’il veut sortir de cet établissement et qu’on ne le laisse pas partir. On veut lui donner des comprimés qu’il refuse de prendre ».
 

Un Cubain à l’asile psychiatrique : la dissidence en pays communiste est toujours ce qu’elle était…

 
Daniel Llorente s’est dit quant à lui heureux de témoigner du fait que les cérémonies publiques du 1er mai – pas plus que les autres événements organisés par le pouvoir – ne reflètent pas des sentiments populaires mais sont des fabrications de la « dictature castriste ».
 
Lors de son interpellation il y a un peu plus d’un mois, il avait été sauvagement battu par des policiers en civil qui ont tenté de l’étrangler en hurlant qu’ils voulaient sa mort.
 

Anne Dolhein