Pour David Cameron l’ennemi n’est plus Bachar al-Assad ; des conservateurs envisagent une intervention en Syrie contre l’Etat islamique

David Cameron intervention syrie islamique
David Cameron plaide pour une intervention élargie en Syrie.

 
La donne a changé depuis 2013. Les membres du parti conservateur naguère opposés à toutes frappes en Syrie pourraient bien, cette fois-ci, soutenir le Premier ministre, David Cameron, dans sa volonté d’envoyer ses forces armées combattre l’Etat islamique. Cameron a clairment indiqué qu’il ne s’agit plus de combattre le président syrien Bachar al-Assad, comme en 2013, mais bien d’aider la coalition à terrasser l’Etat islamique au lendemain des attentats de Paris. Cette nouvelle façon de présenter l’intervention en ne passant pas outre l’avis de la Chambre des communes, contrairement à il y a deux ans, pourrait bien lui valoir le soutien des conservateurs.
 
Cette situation trouve un écho en France qui ne saurait être fortuit : Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, vient d’envisager publiquement une coopération avec les forces syriennes dans la lutte contre Daech…
 

Bachar al-Assad n’est plus l’ennemi à combattre, pour David Cameron

 
Au Royaume-Uni la campagne en vue de l’engagement militaire en Syrie a été défendue par l’élu conservateur Andrew Percy dans une tribune publiée par The Daily Telegraph, signe d’un glissement d’importance vers la guerre.
 
Les réserves des conservateurs étaient fondées, explique-t-il, eu égard à l’implication de l’armée britannique en Irak et en Libye dont toutes les conséquences n’avaient pas été mesurées. L’idée de lancer le Royaume Uni dans un nouveau conflit armé contre Bachar al-Assad en 2013 avait suscité nombre de questions de la part des parlementaires, notamment sur de laisser le champ libre à des groupes armés dont on ne savait encore que peu de choses, ce qui pouvait favoriser de facto la progression de l’Etat islamique en Syrie. Aujourd’hui, l’ennemi désigné est clairement l’Etat islamique et non le président syrien Bachar al-Assad. Andrew Percy exhorte désormais ses collègues à prendre l’option au sérieux.
 

Une intervention en Syrie : cette fois les conservateurs britanniques l’envisageraient

 
Avec le soutien de l’ONU, la coalition dispose dorénavant d’un mandat en bonne et due forme pour intervenir en Syrie, a-t-il dit. L’avenir du pays après le conflit est également envisagé d’un point de vue diplomatique, ce qui constitue un gage supplémentaire en faveur de l’engagement britannique.
 
La coalition est également en demande de technologies d’armement que les forces armées du Royaume-Uni possèdent. La technologie hors normes des missiles Brimstone éprouvés en Lybie, l’ultra-sophistication de l’outil de reconnaissance Raptor, ou encore l’extrême précision des missiles Hellfire portés par drone sont autant d’arguments qui démontrent les atouts d’un engagement efficace de l’armée britannique dans la lutte contre l’Etat islamique.
 

Abattre l’Etat islamique aux côtés de Bachar. Et après ?

 
Si la garantie de ne pas envoyer de troupes britanniques au sol en cas d’engagement au sein de la coalition internationale parachève la conviction de l’élu, il ajoute les raisons profondes qui l’incitent à exhorter ses collègues à approuver sans réserve les propositions de Cameron : les atrocités commises contre les syriens par les « adorateurs du culte de la mort » que sont les membres de l’Etat islamique. « Viols d’enfants, esclavage des femmes, décapitations, lynchage de personnes homosexuelles…Pouvons-nous nous contenter d’un rôle de spectateurs et permettre que cela continue ? Plus cela va, moins je le pense. »
 
Il y a décidément une campagne de pression médiatique en cours, destinée à faire oublier les dangers inhérents à l’intervention occidentale au Proche-Orient qui à ce jour, n’a permis d’obtenir que le chaos.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle