A Davos, François Hollande assure que la France agit pour réduire ses handicaps

A Davos, François Hollande assure que la France agit pour réduire ses handicaps
 
« La France a conscience de ses atouts, (…) mais elle a conscience aussi de ses limites ou de ses handicaps, alors nous agirons », a déclaré François Hollande vendredi lors de son intervention au Forum économique mondial de Davos. Si le président de la République française assure que la France agit, il semble pourtant se contenter, dans son discours, d’énumérer des réformes en cours dont les Français ont bien du mal à percevoir en quoi elles seraient à même de réduire leurs difficultés.
 
Ainsi François Hollande a-t-il notamment évoqué le fameux pacte de responsabilité censé baisser le coût du travail, la loi Macron en examen à l’Assemblée nationale, et les aides plus ou moins floues à l’innovation.
 
Saluant l’annonce de la Banque Centrale européenne sur le rachat de dettes souveraines, le président a estimé que « ces décisions prises par la Banque centrale européenne nous obligent à faire preuve de plus d’audace pour lever les freins à la croissance et à la création d’emplois ».
 

La France va-t-elle vraiment réduire ses handicaps ?

 
Audace ! Le mot a décidément l’heur de plaire à François Hollande, à rebours, sans doute, de sa capacité à la mettre en pratique. Parce que, à chacune de ses sorties, à chacune de ses propositions, les institutions internationales, qu’elles soient politiques ou économiques, européennes ou américaines, dénoncent le peu d’envergure des programmes français. Non, certes, que ces instances méritent tant de créance, mais comme elles sont la référence de François Hollande, il devrait régler la modestie de ses propos sur leur jugement…
 
Or, tout au contraire, le voilà qui, à Davos, déclare aux journalistes que « la France est de plus en plus compétitive », et que « les entreprises du monde entier doivent y investir ».
 
A l’heure où un nombre grandissant d’entreprises françaises sont rachetées par des sociétés étrangères, le propos a dû faire bondir nombre de patrons et de salariés !
 

A Davos, François Hollande « n’assure pas »

 
Même approximation, mêmes faiblesses dans son discours – un discours très long, qui a finit par endormir la salle. Ainsi les représentants de la Silicon Valley ont-ils bien ri lorsqu’ils ont entendu François Hollande assurer que la France « est la première nation dans le classement mondial des start-up ».
 
Comme les journalistes ont bien ri en entendant le président français expliquer qu’il se rendrait aux obsèques du roi saoudien Abdallah, alors que, selon la tradition, celles-ci avaient lieu le jour-même du décès.
 
Comme tout le monde enfin s’est gaussé de voir le président français, qui venait notamment parler de la lutte contre le réchauffement climatique, retardé par la neige.
 

Le président agit… ou s’agite ?

 
Néanmoins, François Hollande sait peut-être sentir aussi le vent tourner, et il s’est essayé à un numéro de charme envers les entrepreneurs, déjeunant avec les grands patrons, et appelant « les forces vives de l’économie mondiale pas simplement à la vigilance, mais aussi à l’engagement ».
 
Il n’est pas sûr, cependant, que cela suffise à leur faire prendre au sérieux un chef de l’Etat dont les références sont sujettes à caution, et les propos pour le moins risibles…