Dans une déclaration commune, la Chine et l’UE affichent leur union pour lutter contre le
« changement climatique »

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Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, embrasse le premier ministre chinois, Li Keqiang, à Bruxelles, le 1er juin.

 
C’est une première. La Chine et l’Union européenne ont exprimé dans une déclaration commune leur volonté de mettre en œuvre l’accord de Paris de la COP 21 en vue de lutter contre le « changement climatique ». Jamais auparavant l’ensemble des Etats de l’Union européenne et la superpuissance communiste n’avaient ainsi parlé d’une seule voix. Elles ont pris prétexte du retrait de Donald Trump de l’accord de Paris pour s’engager très bruyamment dans cette démarche, largement médiatisée pourtant avant l’annonce du président des Etats-Unis. Leur déclaration vise également la poursuite des Objectifs du développement durable, outil par excellence de la mondialisation forcée.
 
Cette unité n’est sans doute pas complète. Le communiqué officiel fait état de différends persistants dans le domaine des échanges internationaux. Mais peu importe. Du point de vue des mondialistes, le sommet Chine-UE à Bruxelles, jeudi et vendredi, est arrivé à point nommé pour permettre cette prise de position commune qui assoit encore un peu plus la Chine comme référence « éthique » par rapport au devoir moral numéro un imposé aux nations par le truchement du mythe du réchauffement.
 
La Chine et l’UE unis contre le « changement climatique »
 
Et tant pis si la Chine reste communiste jusqu’à la moelle, imposant sa tyrannie à un milliard d’hommes au profit d’une nouvelle classe riche, moyennant l’ingérence dans les consciences, la taille des familles, la manière de penser et de vivre, sans oublier la persécution de minorités religieuses, les chrétiens en tête.
 
Le premier ministre chinois Li Keqiang, flanqués de son ministre des affaires étrangères Wang Li, avait fait le déplacement au sommet de Bruxelles et c’est là qu’il a signé le communiqué en même temps que les hauts responsables de la Commission qui avaient au préalable reçu le feu vert de chacun des 28 pays membres de l’UE.
 
Les deux blocs s’engagent à réduire leur recours aux énergies fossiles (même si la Chine a prévu d’augmenter le nombre de ses centrales charbon dans les années à venir), à développer les technologies « vertes » et à contribuer à la levée de 100 milliards de dollars par an qu’il est prévu de distribuer d’ici à 2020 en vue d’aider les pays les plus pauvres à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Ce montant – véritable impôt mondial à la charge des Etats – tient compte des contributions américaines ; on ne sait pas encore si la Chine et l’Union européenne vont pousser la générosité jusqu’à compenser le manque à gagner causé par la défection des Etats-Unis.
 
Peu avant l’ouverture des pourparlers formels entre la Chine et l’UE, vendredi, le président de la Commission Jean-Claude Juncker soulignait combien les deux puissances tiennent à la recherche de solutions internationales, nulle part aussi nécessaires que dans la mise en œuvre de l’accord de Paris, a-t-il dit.
 
Une déclaration commune préparée depuis huit mois
 
La Chine, dont les grandes villes sont en proie à une pollution dramatique – qui n’a rien à voir avec le prétendu « réchauffement » –, a besoin du savoir-faire technologique européen pour améliorer la qualité de son air. L’UE, elle, s’appuie sur la lutte contre les gaz à effet de serre pour justifier cette coopération avec la Chine qu’il s’agirait d’obliger à limiter ses émissions alors qu’elle a dépassé dès 2007 les États-Unis comme premier émetteur mondial.
 
Du point de vue de la Chine et de l’Union européenne, le retrait de Donald Trump ne change en réalité pas grand-chose. Le communiqué commun avait fuité dans la presse il y a quelques jours, mais représente le fruit de huit mois de négociations commencées à Marrakech en novembre 2016. Les Etats membres de l’UE l’ont approuvé le 22 mai. Mais en utilisant l’effet anxiogène de l’actualité savamment entretenue par les médias, puissamment aidé par le retrait de Trump, la pilule paraît plus aisée à faire avaler. On ne va pas s’émouvoir de petites violations des droits de l’homme, de persécutions contre les chrétiens ou de références de plus en plus insistantes à Marx et à Mao quand on est en train de sauver sa propre peau, quand même !
 
L’Union européenne permet à la Chine d’asseoir sa nouvelle suprématie
 
La presse internationale, qui parle de la Chine comme d’un « partenaire improbable » de l’Occident européen – c’est l’expression utilisée par Reuters – est en tout cas d’accord pour dire que les circonstances obligent quasiment la communauté internationale à se tourner vers la Chine et vers l’Union européenne pour remplir le vide laissé de plus en plus nettement par les Etats-Unis.
 
La Chine, elle, tout en protestant de son absence d’esprit de lucre ou de conquête, ne cache pas sa volonté de prendre la tête du mouvement vers la mondialisation : petit pas par petit pas, elle se place pour chapeauter la gouvernance globale. Avec la complicité explicite de l’UE qui la reconnait comme honorable partenaire…
 
Anne Dolhein