Thomas Girmay, délinquant saoudien, va pouvoir contester sa déportation d’Angleterre parce qu’il s’adonne aux « activités caritatives »

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Une chance pour l’Angleterre ? L’idéologie pro-immigrée arrive à en voir dans les dossiers apparemment les plus désespérés. Au grand dam de la presse tabloïde britannique, Thomas Girmay, 34 ans vient d’obtenir le droit de contester un arrêté d’expulsion dont il fait l’objet pour cause de délits et crimes divers – au motif qu’il voue le plus clair de son temps aux « activités caritatives ». Il ne représente plus un « danger » pour la société, a décidé un juge de la chambre de l’immigration et du droit d’asile d’un tribunal administratif de Londres – d’ailleurs, l’excellent jeune homme passe beaucoup de temps au gymnase quand il ne s’adonne pas à la pratique « d’autres sports ».
 
C’est en s’appuyant sur ce constat ému que Nadine Finch, le juge, a fait droit à la demande de Girmay, Saoudien d’origine erythréenne, condamné à 14 ans et demi de prison en juillet 2006 pour sa participation à un gang de tueurs immigrés ; condamnation assortie d’un ordre d’expulsion au terme de la peine en 2009. Oui, « double peine » comme disent les immigrationnistes : celle-ci ne fait pas peur aux autorités britanniques puisqu’on estime à 38.000 le nombre de déportations réalisées dans ce cadre depuis 2010 : un record a même été atteint sur la dernière période de douze mois considérée de 2016 à 2017, avec 6.343 expulsions de délinquants étrangers selon les chiffres du Home Office.
 

Les activités sportives et caritatives de Thomas Girmay, délinquant saoudien

 
Le cas de Thomas Girmay agite particulièrement la presse britannique – nettement moins frileuse à propos de ces affaires que les grands titres français – en raison du parcours « exemplaire » de ce jeune homme né en Arabie saoudite et arrivé au Royaume-Uni avec sa mère et ses trois frères et sœurs.
 
Son parcours fut des plus classiques dans le monde des migrants déracinés et désœuvrés. Vols, tentatives de vol, trafic de crack – la forme la plus dangereuse de la cocaïne – lui avaient valu déjà 42 mois de prison. Après quoi il se vit condamner à 11 ans ferme pour sa participation à une bande de malfaiteurs particulièrement répugnants spécialisés dans le dépouillement de « travailleurs du sexe » souvent clandestins, peu enclins à aller se plaindre à la police même si la torture faisait partie du modus operandi habituel.
 
Un de leur plans alla trop loin : ayant réussi à pénétrer par ruse dans l’appartement d’un « masseur » Thaïlandais, en juillet 2004, les quatre complices commencèrent par le poignarder de manière répétée dans le dos avant de l’étrangler. Le chef de la bande, connu pour son sadisme, écopa de la prison à vie – Darren Johson avait pourtant essayé de charger son jeune frère, déficient mental, de la responsabilité du crime. Sans succès.
 
Girmay n’avait pas lui-même porté de coups mais il a été établi qu’il avait participé à d’autres vols organisés de prostitués, ce qui lui valut cette condamnation assez importante de 11 ans.
 

En Angleterre, un juge autorise un repris de justice à contester sa déportation

 
Est-ce en prison qu’il a appris à aimer le sport, la philanthropie, l’humanitaire… et qu’il a conçu un « business plan », comme le juge l’a remarqué, avec le « vif désir de trouver un emploi au Royaume-Uni » ? Toujours est-il qu’il a affirmé craindre la « persécution » en Erythrée où la déportation l’aurait mené auprès de sa famille restée au pays. Voilà un homme qui ne connaîtra pas l’expérience équilibrante de la retrouvaille des racines.
 
Le ministère de l’Intérieur britannique entend quant à lui combattre cette décision de justice. Car si Girmay dit craindre la « persécution », les paisibles Londoniens ont sans doute quelques bonnes raisons de croire qu’en liberté, le jeune homme puisse représenter quelque danger pour eux… Un porte-parole du Home Office a indiqué que l’expulsion est « envisagée pour tous les étrangers condamnés à de la prison ». Sauf quand la justice idéologisée s’en mêle, à Londres comme ailleurs… On appelle cela le « gouvernement des juges ».
 

Anne Dolhein