Démission de Taubira : la gauche républicaine manœuvre, Hollande candidat PS largue un boulet FM

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Christiane Taubira a quitté le ministère de la Justice et le gouvernement. François Hollande en route vers 2017.

 
Soulagement après la démission de Christiane Taubira. Le garde des sceaux, icône de la gauche « républicaine », symbolise toutes les réformes « sociétales » lancées par François Hollande pour détruire la France traditionnelle : aujourd’hui le candidat PS manœuvre en vue de 2017, et, par un ajustement tactique tenant compte des diverses tendances de la FM, se débarrasse de celle qui était devenue un boulet.
 
Il y a deux temps principaux dans le quinquennat de François Hollande : d’abord, incapable de tenir les promesses économiques inconsidérées qu’il avait faites en tant que candidat du PS, il a donné satisfactions à l’idéologie « républicaine » par des réformes « sociétales » ; maintenant, il s’agit pour lui, en prenant des postures sécuritaires et en paraissant se soucier de l’emploi, d’assurer sa réélection en 2017. Le premier temps a été inspiré par la part explicitement révolutionnaire de la FM, le second suit la méthode plus feutrée des opportunistes. De ceux qui tiennent un peu compte, en apparence, des vœux du populaire. Hollande n’avait pas d’autre choix, vu ses échecs répétés et l’impopularité persistante qui le frappe : sans doute les massacres de Charlie ou du treize novembre, et les coups de menton qu’il répète depuis avec Jean-Yves Le Drian, lui ont-ils sauvé la mise, mais il a senti le vent du boulet et doit à tout prix continuer à rassurer le peuple. C’est dans cette manœuvre que prend place la démission de Christiane Taubira, contre qui se sont amassés les justes ressentiments des Français.
 

Taubira icône de la gauche républicaine FM

 
Celle-ci a pris soin de tomber à gauche. Avec toute l’emphase « républicaine » qu’on lui connaît. Dans les deux tweet qu’elle a livrés à la postérité après sa démission, elle « rêve la justice invaincue » et veut donner le « dernier mot à l’éthique et au droit ». C’est une grimace indécente quand on connaît son parcours, qu’il faut rappeler brièvement. Avant de soutenir le PS et d’être ministre de François Hollande, Christiane Taubira a été membre d’un mouvement indépendantiste guyanais fondé par son époux, qui s’est livré à des attentats ; elle se vante d’ailleurs d’avoir vécu dans la clandestinité. Puis elle a fondé son parti, le Walwari, qui lui a permis d’être élue, de voter en 1993 l’investiture d’Edouard Balladur, puis d’être quatrième de liste sur la liste Energie Radicale de l’affairiste Bernard Tapie, son ami. Elle a concouru à l’élection présidentielle de 2002, obtenant 2,32 % des voix, permettant ainsi à Jean-Marie Le Pen de dépasser Lionel Jospin et de figurer au deuxième tour.
 
Cette aventurière opportuniste est aussi une contemptrice sans complexe du droit. Elle a fait pression en 2001 sur le tribunal de Bourges qui avait condamné l’un de ses fils pour complicité de vol. Elle a fait traduire pour une affaire la concernant une justiciable ardennaise devant un tribunal à Cayenne, généreusement composé de membres de son parti, le Walwari. Elle a fait poursuivre le conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, par l’association Anticor dont elle est membre du comité de parrainage, s’attirant bien sûr une accusation de prise illégale d’intérêt, qui, malgré l’évidence documentée de ses liens avec Anticor, n’est toujours pas instruite ! Elle a, dans une autre affaire concernant Sarkozy, menti en direct à la télévision en mars 2014, affirmant qu’elle n’était pas au courant des écoutes qu’il subissait, tout en brandissant sottement un document qui prouvait le contraire.
 

Comment Hollande, candidat PS, se débarrasse d’un boulet

 
Cependant, cette récidiviste du mensonge et de l’utilisation de la justice à des fins personnelles est devenue la madone de la gauche « républicaine ». Pourquoi ? Parce qu’avec sa désastreuse réforme pénale et le « mariage » pour tous, elle a imposé à la France un reniement de sa tradition morale et politique, conformément aux exigences des lobbies et de l’idéologie FM. La frondeuse Aurélie Filipetti, compagne d’Arnaud Montebourg, le sénateur de Paris Esther Benbassa, et d’autres, se lamentent donc après sa démission, sur le sort d’un gouvernement où ne subsiste plus, selon elles, le moindre homme de gauche. C’est une comédie, ou plutôt c’est une pause, comme en connaissent toutes les révolutions totalitaires, de la France du président Fallières à la NEP.
 
L’heure est aujourd’hui, pour le maintien du PS et de son candidat François Hollande, au jeu de rôle des modérés. Par exemple le ministre du travail Myriam El Khomry, qui, grâce aux emplois artificiellement décrétés par Hollande, espère de bons chiffres du chômage qui permettront à son président d’être candidat en 2017, même si ces faux emplois feront peser un poids tel qu’ils accroîtront le chômage en 2018. Par exemple aussi le « libéral » Emmanuel Macron, le « sécuritaire » Manuel Valls, ou encore son ami, nouveau garde des sceaux et ancien président de la commission des lois à l’Assemblée, Jean-Jacques Urvoas.
 

Une démission qui est une manœuvre cousue de fil blanc

 
Ce dernier est chargé de faire aboutir la révision de la constitution où François Hollande, tout à la fabrication de son image de président-futur-candidat-soucieux-de-la-sécurité-des-Français, veut faire inscrire la déchéance de la nationalité pour les terroristes. Ici encore on est en pleine manœuvre de la gauche, et en pleine comédie de Christiane Taubira. Celle-ci en effet s’est déclarée dès le départ opposée à cette révision constitutionnelle, et c’est le prétexte de sa démission. Mais à bien lire le texte, on s’aperçoit que la déchéance était possible sans lui, et qu’il va, contrairement à ce qu’Hollande laisse penser, limiter gravement son emploi. Cette fausse controverse permet donc à Christiane Taubira de paraître à bon compte meilleure républicaine, et à Hollande d’être un candidat PS plus crédible aux yeux du Français moyen, en se débarrassant d’un boulet impopulaire. Le tout avec la bénédiction de la FM.
 

Pauline Mille