Les Démocrates s’interrogent sur la santé mentale de Donald Trump

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Nombre d’élus démocrates à la Chambre des représentants et au Sénat des Etats-Unis sont en train de manœuvrer en vue de faire adopter une nouvelle loi permettant de vérifier la santé mentale du nouveau président. Ils invoquent le 25e Amendement de la Constitution américaine qui justifierait l’adoption d’un texte autorisant les anciens présidents et vice-présidents à déterminer si Donald Trump est « apte pour le service ».
 
L’idée n’est pas tout à fait neuve : en Union soviétique, ne pas penser comme le pouvoir exposait les dissidents à un séjour en asile psychiatrique.
 
Parmi les élus démocrates, on note les représentants Earl Blumenauer et Ted Lieu ainsi que le sénateur Al Franken, ce dernier ayant en outre avancé que certains collègues républicains étaient venus lui faire part de leurs inquiétudes à propos de la santé mentale de Trump. Le représentant Lieu, quant à lui, va encore un peu plus loin que ses camarades en proposant la présence permanente d’un psychiatre ou d’un psychologue à la Maison-Blanche.
 

Les Démocrates veulent faire évaluer la santé mentale de Donald Trump

 
Le 25e amendement qui est aujourd’hui invoqué par les Démocrates a été ratifié en 1967 à la suite de l’assassinat du président John F. Kennedy. C’est lui qui organise l’intérim en cas d’incapacité du président, en autorisant le vice-président à le remplacer. Les cas envisagés sont larges : outre la mort, il y a la démission, la déposition ou l’incapacité. Ces procédures ont été utilisées lors du scandale du Watergate, avec le remplacement de Spiro Agnew par Gerald Ford, puis du président Nixon par le même Gerald Ford flanqué du nouveau vice-président Nelson Rockefeller.
 
C’est le constat d’incapacité, aujourd’hui de la responsabilité du cabinet du président qui le juge « incapable d’exercer le pouvoir et de remplir les devoirs de son office », dont il s’agit de modifier la mise en œuvre. Selon Blumenauer, le 25e amendement est entaché d’une faille dans la mesure où le président a la possibilité de renvoyer son cabinet pour éviter l’application de l’amendement. L’alternative prévue par le texte constitutionnel prévoit que la décision peut également être prise par le vice-président et par une instance créée par le Congrès, ce qui n’a pas été fait à ce jour.
 
Son idée consiste donc à mettre en place cette instance qu’il verrait bien constituée par les ex-présidents et ex-vice-présidents encore en vie.
 
En pratique, si ce pouvoir était donné à des élus, à des sénateurs confirmés, il s’agirait aujourd’hui d’un groupe forcément républicain. La proposition démocrate le confierait mécaniquement à un groupe composé de Démocrates – parmi lesquels l’ex-président Barack Obama n’est pas le moins hostile à Donald Trump. Selon Breitbart News, il s’agit ni plus ni moins d’une tentative de faire invalider l’élection de 2016.
 

Des ex-présidents chargés d’évaluer la santé mentale de Donald Trump ?

 
Les rumeurs sur la santé mentale de Donald Trump sont le fruit de « diagnostics » réalisés par tel ou tel spécialiste d’après ses apparitions publiques. Nombre de professionnels dénoncent la légèreté de ces évaluations qui relèvent davantage de la motivation politique que du savoir-faire. Selon le Dr Afshine Emrani, il ne s’agit que de « noms d’oiseaux psychiatriques » et d’un harcèlement contraire à la déontologie des psychiatres. « Je peux garantir que l’immense majorité d’entre eux a voté contre Trump », dit-il – et pour cela, il n’est guère besoin d’avoir des connaissances médicales.
 
35 psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux se sont fendus d’un article dans le New York Times pour expliquer leur décision de signer une pétition en vue de faire un diagnostic à distance de Trump. Ils assurent que « la grave instabilité émotionnelle révélée par les paroles et les actions de M. Trump le rendent incapable de remplir son office de président en toute sécurité ».
 
Selon le Dr Emrani, ajouter foi à de tels propos revient à mépriser et à mettre en danger ceux qui sont réellement malades sur le plan mental. « Est-on en train de me dire que la moitié de l’Amérique a voté pour un homme qui a un problème de maladie mentale ? Et que c’est un malade mental qui a écarté une candidate préparée tout au long de sa vie pour la présidence ? (…) C’est ça qui est fou ! »
 

Anne Dolhein