Déradicalisation : le terrorisme hors contrat

Déradicalisation terrorisme hors contrat
 
Pauline Mille soulignait ici même, il y a quelques jours, les limites de la politique de déradicalisation. Le sujet fait le plein sur les ondes ces dernières semaines. Avec difficulté. Tant il est vrai qu’il n’est pas facile de s’exprimer sur un sujet si longtemps resté tabou. Aussi entend-on parler de tout sur cette nouvelle version du terrorisme, depuis les mosquées jusqu’aux écoles hors contrat.
 
On aura entendu beaucoup de choses – beaucoup de choses intéressantes – sur la question de la déradicalisation. Les media en sont pleins. Si la presse écrite peut prendre le temps de policer son discours, il n’en est pas de même de l’audiovisuel, où il faut bien s’exprimer sans avoir le temps de se « relire ». Ainsi de cet invité à je ne sais plus trop quel micro de radio qui, au bout de quelques phrases alambiquées visant à ne pas blesser le politique correct, finit par déclarer que, lorsque l’on parle de « radicalisation, on ne parle pas d’un certain nombre de métiers – « on ne parle pas de journalistes » notamment -, on parle « d’islamistes ».
 

Vers une déradicalisation du terrorisme

 
Ben oui, quoi que l’on fasse, il faut bien finir par appeler un chat un chat. La seule difficulté, en définitive, est que le terme d’islamistes a été forgé pour évoquer le cas de gens en relation avec l’islam qui se sont radicalisés. De musulmans donc. Et là, on commence à sortir les pincettes sans plus trop savoir quoi dire. A force de réserver le terme de terrorisme aux crimes de certains islamistes, il faut avouer que l’usage des mots devient compliqué. Allez donc demander aux gamins, dans la rue, ce qu’est un terroriste : ils ne s’embarrassent guère, eux, de toutes ces circonvolutions…
 
Autre réalité pointée du doigt dans cette histoire : les écoles hors contrat. La répétition de cette expression ces derniers jours a manqué me faire croire que les écoles hors contrat, en France, étaient autant de madrasas où les enfants ne vivraient que pour grandir dans l’admiration du « prophète » et, plus tard, suivre son exemple.
 

L’école hors contrat ? Plutôt une solution…

 
Les mots sont parfois une arme à double tranchant. Ce que l’on reproche, en l’occurrence, à l’école hors contrat, c’est d’ignorer la laïcité, et tout cet admirable vivre ensemble dont on nous rebat les oreilles sans plus de résultats manifestes, bien au contraire, que si l’on arrêtait de casser les pieds des Français avec cette idéologie.
 
Car, en définitive, c’est bien cette laïcité démocratique, version carcan ou chape de plomb, qui exacerbe les tensions. A force de multiplier les interdits, de moquer les différences, on provoque, chez certains, des réactions terribles. Mais chut ! j’en ai déjà trop dit…
 
Au fait, si vous voulez parler de laïcité – de bonne, ou « saine » laïcité – allez donc interroger les catholiques. Ce sont eux qui en ont développé le concept !
 

Hubert Cordat