Des imams français vont être formés au Maroc

Les imams français vont être formés au Maroc
 
Une cinquantaine d’imams français vont être formés annuellement au Maroc. C’est ce qu’a annoncé, vendredi, l’Union des mosquées de France dans un communiqué.
 
« L’UMF a obtenu le 30 juillet 2014, suite à sa demande, l’accord de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, d’accueillir une cinquantaine d’étudiants français par an pour une formation d’une durée moyenne de trois ans », précise le communiqué de l’UMF.
 

Formation au Maroc pour les futurs imams français

 
L’organisation précise qu’une première promotion d’une vingtaine d’étudiants, « venant de différentes régions de France », est déjà arrivée sur place. Les 28 autres étudiants les rejoindront en septembre prochain, ajoute l’UMF en exprimant « toute sa reconnaissance » et « sa gratitude » au roi « qui, en prenant en charge la formation de futurs imams français, offre une opportunité inestimable aux musulmans de France ».
 
Sollicitée, explique-t-elle, par de nombreuses mosquées désireuses de recruter des imams français, l’Union des mosquées de France « a fait le choix murement réfléchi de solliciter un partenariat avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques du Royaume du Maroc pour permettre à des jeunes français de suivre une formation théologique d’un haut niveau universitaire » au sein de l’Institut Mohammed VI de formation des Imams, morchidines et morchidates.
 
Cet institut, qui porte le nom du roi (c’est plus simple pour en reconnaître l’obédience) était justement inauguré par lui ce vendredi. Il doit accueillir des centaines d’étudiants venant de différents continents, et dispenser des « formations à la carte » aux cadres religieux, en « tenant compte des besoins et des exigences des contextes des différents pays dont sont originaires les étudiants ».
 

Un islam sans déviance ni extrémisme…

 
« A la carte » ne signifie nullement que l’Institut Mohammed VI ne dispensera pas un enseignement clair et précis. Il veillera, au contraire, à prémunir l’islam contre les différentes formes de déviance et d’extrémisme, a souligné le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq.
 
On ne sait pas trop ce que devient alors dans tout cela le souci de laïcité dont le premier ministre français s’est fait l’interprète au début du mois, à Strasbourg, devant les représentants de la communauté musulmane.
 

Formés et formatés

 
Mais l’UMF affirme par ailleurs avoir sollicité les pouvoirs publics français pour permettre à ces étudiants français de bénéficier d’une formation complémentaire centrée sur la sociologie des religions en France, du droit des cultes et de la laïcité. Et notamment les filières que le gouvernement entend développer au sein de certaines universités. Ce qui devrait d’autant plus rassurer Manuel Valls que l’organisation précise que les candidats ayant suivi avec succès les deux formations rejoindront alors leur lieu d’affectation, préalablement défini, à travers une convention tripartite entre l’Union des mosquées de France, le candidat et l’association gestionnaire de la mosquée d’affectation.
 

Vers un islam laïc, républicain et maçonnique ?

 
L’UMF termine en soulignant que la formation des imams, qui a fait l’objet de nombreuses déclarations « volontaristes » – c’est le moins que l’on puisse dire – de la part des responsables musulmans comme des pouvoirs publics, « a fini progressivement par s’imposer comme l’un des défis majeurs que doivent relever les musulmans de France ».
 
Surtout, sans doute, à l’heure où la justice française peine à démanteler toutes les filières de départ pour le jihad…