La descente de Nord-Africains sur Cologne le 31 décembre dernier, une « épreuve de force »

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Des individus d’origine nord-africaine contrôlés par les policiers de Cologne, dans la nuit du 31 décembre 2016 au 1er janvier 2017.

 
L’horreur du 31 décembre 2015 ne s’est pas renouvelée un an plus tard à Cologne, la mobilisation d’impressionnantes forces de police et les contrôles au faciès ayant permis d’éviter une nouvelle série d’agressions et d’abus sexuels. Ce n’est semble-t-il pas faute d’avoir essayé. Un nombre important de migrants d’origine nord-africaine ont tenté de rejoindre la ville au soir du 31 décembre 2016. La police régionale vient d’ouvrir une enquête : son groupe de travail cherchera à comprendre ce qui a motivé cette tentative de renouvellement de délits systématiques contre les femmes, perçue par plusieurs commentateurs comme une véritable « épreuve de force ».
 
1.000 jeunes Nord-Africains ayant cherché à rallier le centre ville de Cologne, le commissaire de police Jürgen Mathies a ainsi déclaré au Frankfurter Allgemeine Zeitung que le groupe de travail cherchera à déterminer « pourquoi ils sont tous arrivés à la gare principale quasiment à la même heure ». S’étaient-ils donné le mot ? Y a-t-il a eu concertation, exécution conjointe selon un mode d’action prédéterminé ? Si c’est le cas, il sera difficile de faire croire aux Allemands qu’il n’y avait pas un motif derrière cette mobilisation.
 

Les Nord-Africains venus à Cologne le 31 décembre s’étaient donné le mot

 
En tout cas, la police a justifié l’isolement de nombreux jeunes, privés de leur liberté de rejoindre les festivités en raison de faits objectifs laissant constater leurs intentions délictueuses, comme devaient l’expliquer plus tard les forces de l’ordre.
 
Si d’aucuns, et particulièrement les médias et les partis de gauche ont dénoncé le « racisme » du profilage des agresseurs potentiels, d’autres sont moins naïfs. Armin Schuster, expert en sécurité du CDU, mouvement politique auquel appartient Angela Merkel, a quant à lui félicité la police pour ses actions « robustes et décisives » face à des Nord-Africains qui « cherchent à prendre l’Etat allemand de haut ». « Le fait que tant de personnes partageant une même origine se sont rendus à Cologne exactement comme l’an dernier constitué bien une épreuve de force », a-t-il assuré.
 
Epreuve de force pour tester la volonté de l’autorité publique, dont la réaction n’en apparaît que plus nécessaire. C’est aussi l’avis de la journaliste féministe Alice Schwarz selon qui, sans l’intervention de la police, les femmes auraient été attaquées exactement de la même manière que l’an dernier à Cologne, par des hommes cherchant à tester la capacité de réaction des autorités.
 

Tester la résistance de la police : une épreuve de force

 
« Si la police n’était pas intervenue cette fois… des centaines de femmes auraient été chassées de l’espace public à cause de la violence sexuelle, alors que les hommes « impuissants » qui les accompagnaient auraient été de nouveau humiliés. (…) Cela était clairement lié aux événements de 2015 : ces hommes voulaient se dresser devant les ”salopes” occidentales, démontrant que leurs hommes n’étaient que de molles lopettes européennes », a-t-elle jugé.
 
Le chef de la police de Düsseldorf s’est quant à lui dit « choqué » par la présence massive de jeunes Nord-Africains aux célébrations du Nouvel An un peu partout en Allemagne : selon Dietmar Kneib il serait « illusoire de penser que les attaques et agressions sexuelles de l’an dernier “soient passées totalement inaperçues” parmi les communautés de migrants nord-africains en Allemagne. »
 
« Le nombre de ceux arrivés aux portes des villes et leur humeur très manifestement agressive m’ont conduit à réfléchir », a-t-il indiqué, notant que les jeunes Nord-Africains savent parfaitement se servir de certains réseaux sociaux – autres que Facebook – que les forces de l’ordre sont incapables de surveiller.
 

Anne Dolhein