Discours devant le Congrès :
Trump prêt pour la réforme de l’immigration… et pour des régularisations

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Le président américain Donald Trump lors de son discours devant le Congrès, le 28 février 2017 à Washington.

 
Mardi soir, le président américain Donald Trump a créé la surprise devant le Congrès américain, en abordant la question de la loi sur l’immigration : après avoir promis la plus grande intransigeance à l’égard de l’immigration illégale pendant sa campagne électorale, Trump s’est dit prêt à envisager la régularisation de certains immigrés, voire l’octroi de la nationalité américaine aux enfants en situation illégale. Le temps est venu de réformer la politique de l’immigration, a-t-il dit, se montrant ouvert à certains compromis. La présidence Trump semble changer de ton… et compose avec ses promesses de campagne, alors qu’une révision de la loi du 27 janvier sur l’immigration venue des pays musulmans à risque est attendue pour mercredi prochain.
 

Immigration : la réforme Trump bat de l’aile

 
Le candidat de « de la loi et de l’ordre » est-il devenu le président du compromis et de la négociation ? Trump, qui promettait pendant sa campagne de renforcer les lois existantes et d’intensifier les expulsions d’immigrants, a évoqué la possibilité de légaliser certains sans-papiers (ils sont onze millions aux Etats-Unis), et de donner la nationalité aux enfants de migrants illégaux. « Il ne faut pas qu’ils s’inquiètent, a-t-il dit au sujet de ces enfants sur ABC News en janvier ; ils sont ici dans l’illégalité. (…) J’ai vraiment un grand cœur. Nous allons prendre soin de tout le monde ».
 
La véritable cible de Trump reste le terrorisme. « A présent, a-t-il ajouté, nous avons chez nous des criminels. Ce sont eux qui doivent s’inquiéter, parce que (…) nous allons les jeter dehors, et vite ». Le Département de la sécurité intérieure a d’ailleurs produit la semaine dernière une directive pour appliquer plus strictement la loi. La Maison Blanche devrait également publier mercredi prochain la révision du décret de 27 janvier dernier, qui gelait provisoirement l’accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans à risque : la Syrie, l’Iran, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Ce texte avait fait l’objet dès le 30 janvier d’une plainte de l’Attorney general de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, pour discrimination à l’égard des musulmans, et avait donc été bloqué en attendant examen. La Maison Blanche s’était défendue en rappelant que le décret controversé n’avait pas d’autre but que d’assurer la sécurité des citoyens américains.
 

La régularisation de clandestins au menu du discours de Trump au Congrès

 
Malgré les manifestations de bienveillance de Trump envers les immigrés, en particulier les enfants, les associations immigrationnistes ne sont pas satisfaites et disent rester « prudentes ». « Nous ne sommes pas prêts à encenser [Trump] ou les Républicains », explique Cesar Vargas, directeur de l’ONG Dream Action Coalition qui défend les droits des immigrants aux Etats-Unis et n’a pas caché son opposition à Trump par le passé. « Avant de pouvoir [le] prendre au sérieux, nous avons besoin d’en savoir plus ». La présidente du groupe parlementaire des Latino-américains, la Démocrate Michelle Lujan Grisham pour le Nouveau-Mexique, s’est dite prête pour la réforme politique.
 
Actuellement, les immigrés représentent 13,6 % de la population américaine, dont plus de 50 % sont issus du Mexique.